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Le Calame - Le contexte d'un témoignage Mohamed Ould Cheikh n'a écrit qu'un livre, à ma connaissance,: ce ne sont pas des mémoires. Ecrit au début des années 1970(1), le propos était de systématiser une vision alternative du pays et des moyens de construire l'Etat-nation mauritanien mais il a semblé une accusation globale contre le pouvoir de l'époque, qu'il avait tant contribué à mettre en place : Il n'existe pas non plus de biographie de ce rare homme d'Etat. Parallèlement aux témoignages donnés par Le Calame à sa mort, trois portraits ont été esquissés : Abdel Wedoud Ould Cheikh et par Inrahim Mariam Diallo, publiés le 19 Août 2013 par Noorinfo. Enfin, le site des forces armées mauritaniennes (www.armee.mr) rappelle factuellement sa carrière, unique texte du genre à venir de l'autorité militaire, mais surtout cite la notation - en 1963 - que, conformément aux règles de la jeune fonction publique mauritanienne, le président Moktar Ould Daddah attribue, en tant que chef de l'Etat, à son premier collaborateur (avec un 20/20…) : " Monsieur Mohamed Ould Cheikh exerce depuis 1961 les fonctions de Secrétaire Général à la Défense Nationale.
Le Calame - Le contexte d’un témoignage Avertissement BFF-Ould Kaïge Les mémoires de Yahya Ould Menkouss dont il a été rendu compte ici le 15 Mai dernier et les six livraisons d’entretiens avec Ahmed Baba Ould Ahmed Miske, gagnent à être suivis du témoignage de Mohamed Ould Cheikh. Nos rencontres ont eu lieu à deux époques et deux endroits. D’abord, aux environs de Nouakchott, sous sa tente, les 9-10-11 et 17 Décembre 1967, soit après celles d’Ahmed Baba deux mois auparavant à Paris. Puis à Aïn Selama en Décembre 2002 et en Décembre 2005, au retour d’exil du président Moktar Ould Daddah puis après la mort de celui-ci. La publication des documents disponibles sur le Sahara reprendra ensuite. Le fichier de ce qui a déjà été donné est communicable sur demande au journal ou à b.fdef@wanadoo.fr Pendant les neuf années les plus décisives pour la Mauritanie contemporaine, Mohamed Ould Cheikh, co-fondateur de l’Association de la Jeunesse Mauritanienne, est le co-équipier le plus proche de Moktar Ould Daddah : il l’est plus encore d’esprit que de position toujours plus importante dans l’organigramme (cabinet du vice-président du Conseil de gouvernement, commandant de cercle, secrétaire général à la Défense nationale de 1961 à 1965, ministre des Affaires étrangères et de la Défense de Juillet 1965 à Février 1966).
Lemag - Nouakchott : Dans un petit village à l’extrême sud de la Mauritanie est exposé un rare livre portant une préface, écrite à la main, par le Sultan du Maroc, Moulay Hafid. En effet, dans un village de la commune de M'Balal, située dans le département de Keurmacen de la région de Trarza à l’extrême sud de la Mauritanie, est organisée une petite exposition, de livres religieux et de manuscrits historiques d’une grande rareté. Selon le site mauritanien, Sahara Médias, parmi ses trésors historiques exposés, il existe une copie unique d’un livre religieux très ancien.
Le Calame - Avertissement BFF-Ould Kaïge Je compte faire suivre mes entretiens avec Ahmed Baba Ould Ahmed Miske, en Octobre 1967 à Paris, du premier que j’eus avec Mohamed Ould Cheikh aux environs de Nouakchott en Décembre 1967 (si j’arrive à me relire d’époque…), mais auparavant il me semble que la question des « garanties » qui troubla le congrès de l’Unité en 1961, peut être approfondie par les documents et réflexions ci-dessous. Ils font partie, dans les archives de l’ambassade de France telle qu’accessibles au Centre de Nantes, d’un dossier censément consacré à la question de Tindouf, donc à celle du Sahara mauritanien dont je rends compte depuis la fin de 2010 et l’été de 2014. Classement ! Cela peut aussi éclairer ce qui circule sans titre depuis le 2 Février dernier et a été rédigé en réunion à Nouakchott le 31 Janvier 2015 de personnalités marquantes et originaires de la vallée du Fleuve. Cette première livraison sera suivie d’autres, quand aura été reprise et terminée la série sur le Sahara: question et guerre.
Le Calame - Chapitre 7: La lutte traditionnelle La lutte traditionnelle avait ses règles, son jury et le plus souvent ses séances s'improvisaient à la suite d'une blague banale. Certains n’y voyaient que des étoiles en plein jour et se retiraient avec la tête complètement sonnée… Les vrais grands champions y accumulaient lauriers sur lauriers, tous poids confondus. Les grands étaient Bayeni le fou, Sayar Faye dont le dos n’avait jamais touché sol, au combat, il y avait aussi Meinih la brute, Menah le tueur des lions, Brahim Ould Seigue, M’beirick Lehmir aux quatre quintaux etc. Pourtant, un soir au puits, Brahim Ould Seigue, le court et rondelet avait soulevé M’beirick jusqu’au niveau « de la ronde des aigles » pour le terrasser net, au milieu d’un groupe de femmes « twize »… La lutte, on en trouvait aussi dans nos bagarres au champ de bataille pour régler les comptes… Tous les motifs étaient bons, même une mèche de cigarette VIKING ! L’arène se situait à l’Est et au Sud de l’école Follenfant et se prolongeait jusqu’au sous-bois du cimetière. La haie de cactus (localement appelé greizine) était réservée aux bandits-greizine, c’était leur panthéon.
Le Calame - Suite de leur publication des 11, 18, 25 mars & 8, 22 avril & 6 mai derniers Evaluation d’un témoignage A la suite de mes entretiens avec l’ancien co-fondateur de la Nahda, puis premier « permanent » du Parti du Peuple Mauritanien et enfin ambassadeur aux Etats-Unis et à l’O.N.U., j’ai rédigé ma compréhension d’alors sur le parti d’opposition nationaliste puis mis au net, dans les quarante-huit heures, l’ensemble de mes notes : en effet, je retournais juste en Mauritanie par un stage de l’E.N.A. française que j’avais obtenu d’effectuer à Miferma. Ahmed Baba Ould Ahmed Miske ne me répondit que six mois plus tard et en contestant le bien-fondé de ces mises au net. J’avais, avec lui, travaillé comme avec le président Moktar Ould Daddah, notant sous ses yeux le maximum de mots-mêmes. J’en ai gardé jusqu’à ce jour le manuscrit. Je crois ne pas avoir trahi mon interlocuteur. Ce n’est qu’à partir de Décembre 1979 que j’ai enregistré, avec leur permission, mes interlocuteurs : pendant une dizaine de jours, le président Moktar Ould Daddah, à Toulon, au début de son exil. Des pré-mémoires. Le Calame a ainsi publié en 2007 et 2008 les propos que m’ont confiés les colonels Mustapha Ould Mohamed Saleck et Mohamed Khouna Ould Haïdalla, mais l’un et l’autre ont revu le verbatim enregistré et l’ont sensiblement amendé.
Le Calame - Éd. Lignes de repères 109 pages - Préface d’Ahmed Ould Sidi Baba Ce livre, de format modeste et de titre sincère : « vie et carrière d’un administrateur civil mauritanien », est exceptionnel à deux titres. D’expérience, une personnalité témoigne d’une carrière, des affaires que le service de l’Etat lui a fait régler, d’une intimité assez grande avec le fondateur du pays pour que le portrait qui en est donné par de multiples retours, répétitions, amendements, nuances, regrets soit plausible et utile. A ma connaissance, cela n’a pas de précédent pour une période aussi longue et des responsabilités aussi variées(1) et devrait inciter beaucoup d’administrateurs et de politiques mauritaniens à prendre eux aussi la plume et livrer leurs archives. Yahya Ould Menkouss donne d’ailleurs deux belles lettres manuscrites du Président (pp. 35 et 38 des 8 et 30 Mai 1960).
Le Calame - Suite de leur publication des 11, 18, 25 mars & 8, 22 avril derniers L’identité mauritanienne L’analyse des clivages ethniques que donne Ahmed Baba Ould Ahmed Miske est plausible – elle était en partie celle aussi de Mohamed Ould Cheikh. C’est volontairement que Moktar Ould Daddah a refusé d’en faire une question d’identité et l’a toujours réduite à une sociologie professionnelle et la politique d’éducation nationale. Les vues de l’ancien ambassadeur sur les relationnements souhaitables de la Mauritanie avec l’extérieur ne correspondent pas avec celles, initiales, de la Nahda. Quant au portrait – au vitriol – que donne l’exilé, à l’automne de 1967, du président alors régnant, l’Histoire a confirmé qu’il n’est en rien ni ressemblant ni explicatif. Moktar Ould Daddah a été à la fois un homme de grandes et vives décisions, et un homme d’équipe, de débat et de consensus. Il est d’ailleurs le seul à avoir eu ces deux traits de caractère et cette pratique dans l’histoire de la Mauritanie moderne.
Le Calame - Chapitre 6 : Jeunesse et sports A S’sangue, il n’existait aucune infrastructure sportive. Partout, il y avait le sable, aucun filet, aucun terrain. Partout, des épines, des cram-crams, des arbres, des arbustes, des creux et des bosses… Pas de volley-ball, pas de basket-ball, pas d’athlétisme, absolument rien… Sauf quelques fantaisies « choisies » pour impressionner les profanes par le soi disant football ! Les entraînements et matchs dépendaient essentiellement de l’état du ballon, tout le temps crevé par les épines, d’une part, et d’autre part de l’humeur du patriarche Mantalla… Dès qu’il se sentait battu, il ramassait le ballon et s’en allait avec… Et personne ne parlait alors, puis les sportifs de Cala rentraient sportivement ! C’était pourquoi taper dans le ballon est très difficile, disait-on, quelque part… Une fois, on devait participer à la semaine régionale de la jeunesse à Rosso.
Adrar-Info - Pas de footing aujourd’hui : j’ai les jambes lourdes. Ne pas courir s’impose à moi, bien que mes compagnons de course ne l’apprécient pas trop. Une situation qui me gène et me décourage un peu. Seul… garder le sourire me soulage dans ces conditions. Mon repos physique et mental en dépend en effet. Ma quiétude intellectuelle et ma sérénité, elles, me soufflent autre chose à l’oreille : pas d’autre choix que de partir ; un départ paradoxalement bidirectionnel : partir loin de moi-même… et en compagnie de moi-même. Des forêts d’imagination m’y invitent. J’ai forte envie d’arpenter les sentiers, parfois larges, parfois étroits, qui les traversent s’entrecroisant. Enfourcher le cheval de mes illusions, pour me faufiler dans leurs bois, escalader les branches, caresser leur feuillage, m’y arrêter de longs moments, m’allonger, m’asseoir, à leur ombre… est ma voie quand je perds la voix. Le murmure du vent me parle, m’interpelle, me fait des confidences… lorsqu’il remue branches et brindilles. Et moi je me confie à cette forêt de solitude. Je m’alimente de ses fruits dont les couleurs et formes fusionnent, dessinant plein de tableaux authentiques.
Le Calame - Il y a juste cinquante ans, j’étais pour la première fois reçu par le président Moktar Ould Daddah. Lui, un peu plus de quarante ans et moi vingt-deux ans. Enseignant histoire, géographie, économie et français à des élèves à peine mes cadets pour certaines sections du Centre de formation administrative, future E.N.A., sise dans le hangar où avait été proclamée l’indépendance et la souveraineté internationale de la République Islamique de Mauritanie, à des élèves aussi qui auraient pu être mon père et étaient rompus à ces manières administratives que léguait l’ancienne métropole à une colonie qu’elle n’avait jamais vraiment colonisée et qui l’avait subjuguée. « Ancien et noble pays » que salua le 28 Novembre 1960, l’homme du 18-Juin. C’est à Nouakchott que j’ai suivi les résultats de la première élection présidentielle française au suffrage universel direct : marchant dans la nuit saharienne, j’entendais de bâtiments en bâtiments ou villas les radios toutes branchées sur la même longueur d’onde, et c’est à Zouerate qu’en Novembre 1967, pendant le méchoui offert aux cadres locaux par Doudou Fall, représentant le gouvernement pour la fête nationale, que j’ai écouté, avec tous les invités, la conférence de presse du Général sur le Québec libre, sur la guerre du Biafra… Service national de Février 1965 à Avril 1966, retour pour un stage chez Miferma en Novembre-Décembre 1967, séjours ensuite presque tous les ans, Conseil national de Tijikja en Mars 1970, moments de communion totale en Août 1972 (Le Calame en a déjà publié le journal) inoubliable tournée présidentielle de prise de contact dans la IVème Région de Kaédi au Tagant au printemps de 1974 (j’y reçus mon surnom), congrès de Nouakchott en Août 1975 et XVème anniversaire de l’indépendance en Décembre.
Mohamed Fall Oumeir - «Dieu est la lumière des cieux et de la terre ! La lumière est comparable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un verre ; le verre est semblable à une étoile brillante. Cette lampe est allumée à un arbre béni : l’olivier qui ne provient ni de l’Orient ni de l’Occident et dont l’huile est près d’éclairer sans que le feu ne la touche. Lumière sur lumière ! Dieu propose aux hommes des paraboles. Dieu connaît toute chose» (Sourate 24, verset 35. Traduction Denise Masson, 1967) Premier contraste : la nature de l’environnement. Entre les plateaux du Tagant qui semblent mourir ici, et les imposants pics de l’Assaba qui affleurent là comme pour résister à l’assaut des dunes du désert qui s’annonce déjà. Entre les couleurs, ocre et rose pour le sable, noire et brune pour la pierre. Le contraste ajoute à la splendeur des lieux. Cette terre, son sable et ses pierres nous apprennent mille et une sagesses. Il faut simplement savoir les regarder, les contempler et trouver du plaisir à les contempler. A ce moment peut-être, la chance vous donnera l’occasion de vous perdre entre le mont Guendeyga et les contreforts du plateau du Tagant, dans les sables qui ondulent quand ils le peuvent, comme une mer dont la surface est animée par l’éternel mouvement des vagues.
Le Calame - Suite de leur publication des 11, 18, 25 mars & 8 avril derniers La construction ensemble Le récit d’Ahmed Bertrand Fessard de Foucault - Ould Kaïge o OOO o Entretien avec Ahmed Baba Ould Ahmed Miske À Paris, le lundi 23 Octobre 1967. 17 heures à 19 heures 30 Suite 3 La crise de l’automne 1963 et le Congrès de Kaédi La crise qui se produit à l’automne au sein du B.P.N. est une réédition de la crise avec Sidi El Moktar. Le B.P.N. n’était pas alors accepté – comme maintenant – en tant qu’autorité suprême. Moktar était braqué contre Souleymane Ould Cheikh Sidya. Celui-ci avait été élu président de l’Assemblée Nationale, tout à fait par hasard.
Cheikhany Ould Sidina - Dans les années 40 et 50 existait dans le pays une "industrie" porteuse de revenus aux charlatans qui était "la chasse aux vielles esclaves sans appui" qu’ils taxaient à tord, de "suceuses de sang" pour les tuer à coups de pierres en prétendant des faux pouvoirs de guérisseurs aux malades souvent atteint de fièvres ou vomissements. Ould Sidina (1918-2003), à l’époque, jeune marabout de retour en Adrar de son long périple de 14 ans d’ études théologiques dans les plus célèbres Mahadhra du Brakna, Assaba et Trarza, s’était donné pour tâche première de combattre ces charlatans à Aoujeft : il achetait, auprès de leurs maîtres, toutes les femmes esclaves déclarées "Sellale" (suceuses de sang) par les charlatans pour les affranchir séance tenante et les protéger d’une mort atroce par jets de pierres. Plusieurs familles connues, dont les grands-mères ont été sauvées du drame fredonnent encore aujourd’hui leurs chansons de reconnaissances à feu Ould SIDINA ….
Adrar Info - Il y a 10 années, je quittais la Mauritanie, après avoir été en poste, auprès de notre Ambassade durant plus de deux ans. Ces deux années ont été d’une grandeur absolue, dont le souvenir restera éternellement. Vous le savez, je l’avais souvent exprimé à l’époque. Pourquoi ? Tout simplement parce que le peuple mauritanien est un peuple de paix, par le cœur, par ses actions, ses pensées si profondément que, quiconque se rend dans votre pays, le ressent dès son arrivée. Pour ma part, je n’ai pas fait que le ressentir, j’ai vécu votre gentillesse au quotidien, qu’elle que soit la situation que chacun ou chacune avait et ceci dans tous les strates de la société. Vous m’avez été, vous les journalistes de journaux et médias francophones et arabophones, vous les avocats, vous les politiques, vous les personnes d’administration, vous les artisans ou commerçants et bien d’autres personnes encore, d’une aide, d’un soutien afin que je réalise au mieux mon métier de diplomate qui pour moi était bien au-delà : elle était une Mission.
Mauritanies1 - Cher père, Je ne sais pas si je dois vous tutoyer ou te vouvoyer car voyez-vous, ça fait belle lurette qu'on ne s'est vus. Quand bien même je m'appelle N'dao, il paraît qu'on se ressemble comme deux gouttes d'eau. Le sang de mes oncles est lourd et ne ment pas ; d'une piscine, une seule goutte suffirait à en changer la couleur. Si ma mémoire est bonne, on ne s'est plus revus depuis ce dimanche 27 mai 1979 à 6 heures du matin. Tu étais venu frapper à ma porte car tu avais besoin de mon père biologique pour une mission d'État, un service commandé me disais tu. Tu m'avais pourtant dit, la mission étant périlleuse, que s’il lui arrivait quoi que ce soit, tu te substituerais à son rôle de père et t'occuperais de moi. Tu ne me l’as jamais rendu et tu n'es jamais revenu frapper à ma porte. J'ai attendu en vain et me suis dit, fils prends ton courage à trois mains et débrouille toi comme un grand. Cher père, tu peux être fier de ton fils, je ne me suis pas si mal débrouillé. J'ai fait de bonnes études, et, figure toi, sans jamais avoir eu de bourse. J'ai appris beaucoup de choses. Tiens, en fac de Droit, j'ai fait la connaissance d'un sacré personnage, on l'appelait : l'État. Notre prof, un certain Maurice Duverger, disait de lui que c'est quelqu'un qui existe mais qu'on ne voit jamais.
Le Calame - Notes d’entretiens pour suivre la publication de mon journal les 11, 18 & 25 mars derniers L’entente pour l’unité Le récit d’Ahmed Baba Ould Ahmed Miske montre la difficulté extrême de tout parcours politique en Mauritanie qui serait indépendant du pouvoir en place. A la date de ses confidences d’Octobre 1967 – déjà celles d’un exilé – le fondateur de la Nahda avait espéré successivement libérer son pays de l’emprise coloniale « de l’intérieur » mais avec l’aide d’un Maroc qui avait des visées annexionnistes, puis l’organiser par un mouvement populaire disposant des moyens d’un Etat devenu indépendant. C’était aussi le projet de Moktar Ould Daddah. Les deux personnalités pouvaient-elles s’entendre? L’histoire a montré que la nécessité n’était pas mutuelle. Le parti unique de l’Etat eût-il été différent si Ahmed Baba en avait été le principal organisateur ? Le dualisme, constamment refusé en théorie et en pratique entre l’Etat et le parti, se serait incarné par celui des personnes. La succession d’« hommes forts » se distinguant du président de la République n’a jamais été, aussi bien dans la période fondatrice que sous les régimes d’autorité depuis 1978, la dialectique historique mauritanienne.
Le Calame - Notes d’entretiens pour suivre la publication de mon journal les 11 et 18 mars derniers **** Erratum Ahmed Ould Amar, alors inspecteur des finances avant d’être le Trésorier général de la République Islamique de Mauritanie, est bien celui qui rendit compte de la gestion de l’ambassadeur aux Etats-Unis, représentant permanent aux Nations Unies, et non l'ingénieur Ismail Ould Amar – erreur que fit mon hôte en entretien, que j’ai reproduite à tort, et relevée par plusieurs lecteurs Addendum publications d’Ahmed Baba Ould Ahmed Miske, à ma connaissance - thèse, soutenue à Dakar et publiée à Paris, présentant El Wasit – œuvre d’un Mauritanien, demeuré au Caire, à son retour du Pèlerinage : original en arabe (Mohamed El Lemine Al Chinghetti) - Front Polisario, âme d’un peuple – 1978 - Lettre aux élites du Tiers Monde – 1981 - La décolonisation de l'Afrique revisitée – 2014 dont deux chapitres sur les dix traitent de la Mauritanie 1. l’indépendance octroyée, 2. l’option de la Nahda – même éditeur Karthala, que les mémoires du président Moktar Ould Daddah
Le Calame - (Suite du journal personnel, publié le 11 mars dernier) La rencontre d’un compétiteur Pour Ahmed Baba Ould Ahmed Miske, aucun doute, l’échec du Parti unique de l’Etat, acquis selon lui, tient au manque d’engagement du président Moktar Ould Daddah. Sa relation avec celui-ci est personnalisée depuis le tutorat moral assumé par son grand-père sur le tout jeune interprète à F’dérick. Notre rencontre et ce que me confie le Président montre la totale différence d’interprétation des événements dont ils sont ensemble les principaux acteurs de 1958 à 1961 quand se débattent le calendrier et les formes de l’indépendance du pays. Depuis, dans l’esprit du dissident un moment associé au pouvoir et surtout à la fondation du Parti unique, la partie est égale avec le tenant du pouvoir, d’autant que ses amis du temps de l’autonomie interne ont progressivement été appelés à toutes les responsabilités gouvernementales : une sorte d’apothéose en Juin 1965, puis ont été éliminés ensemble à la suite des « événements » de Février 1966, et le soutiennent à présent en comité ayant même séduit certains membres du nouveau gouvernement. Sans rapport avec ces entretiens mais peu après, j’ai été amené à travailler sur certaines archives du Président dans le bureau du directeur de son cabinet à l’époque, Abdoul Aziz Sall. Dans l’armoire pas considérable, deux dossiers à sangle pas très épais sont étiquetés : Ahmed Baba Ould Ahmed Miske. J’ai estimé que la relation entre le Président et celui-ci, « affaire » ou pas, ne me concernait pas et ne les ai donc pas ouverts.
Adrar-Info - Les gens ont la mémoire courte et on facile de critiquer mais il a fallu au Père de la Nation et à ses différents ministres et collaborateurs de l’époque construire avant toute chose le Pays et cela à partir de rien ou de très peu car une des « priorité » était de former aussi des travailleurs et futurs cadres pour le Pays …. Pour mémoire, En 1960 le taux de scolarisation en RIM était de 5,03% … En 1970 il est passé à 12,1% portant le nombre d’élèves de 11 279 à 28 000 élèves. Dans le secondaires le nombre d’élevés est passé de 528 en 1960 à 3.350 en 1970 . En 1960 il y avait 10 étudiants poursuivant des études à l’étranger pour passer à 189 étudiants en 1970 .. Il y a aussi la création d’une École Normale Supérieure qui venait juste d’ouvrir ses portes En 1960 le domaine technique était totalement inexistant en RIM et en 1970 les effectifs étaient de 330 élevés .