Kassataya - Notre système d’éducation national, formel, étatique, n’est plus en » crise » depuis des années. Il est mort. Et on ne peut dire d’un cadavre qu’il est en crise.

Ceux qui ont été à l’origine de ce désastre sans nom sont connus. Ils ont englouti des milliards pour dieu seul sait quoi. Aucun d’entre eux n’envoie ses enfants dans ce système. Ils ont joué avec le feu et ont brûlé la maison.

Maintenant, hormis une toute petite minorité qui fréquente les nouvelles « écoles des fils des chefs » ( à l’instar de celles que le colon réservait à la future élite indigène), seuls les fils des laissés-pour-compte sociaux envoient leurs enfants dans ces fabriques à cancres que sont devenues nos écoles et nos universités ( sauf exception).

Le grand miracle est désormais celui d’avoir encore entre 7 à 8 % d’élèves qui parviennent à échapper de ces usines à nullards pour réussir leur bac! Aucun ministre de l’éducation ne se hasardera jamais, malgré sa bonne foi, à justifier un tel résultat car cela ne relève nullement de la raison basique mais purement et simplement de la sorcellerie.

Que l’on en vienne à vendre des écoles entières dans un pays où l’immense majorité de ces écoles sont sans bancs ni craie et où donc les cours se font à même le sol et avec les moyens du bord, n’est ce pas le sommet de la sorcellerie ?

On a tué l’enseignement depuis longtemps et on a entrepris de l’embaumer par des « réformes » dont les coûts sont énormes pour le pays dont l’avenir prévisible risque d’en être largement compromis. Il faut enterrer le cadavre et reconstruire un nouveau système éducatif le plus vite possible.

Un pays sans système éducatif réel est un corps sans système immunitaire et sans cerveau. Nous allons à la catastrophe comme pour Nouakchott.

Gourmo Lô

Facebook – Le 23 août 2021