29-07-2021 08:36 - Mauritanie : couper l’internet pendant les examens est contreproductif, dit le Porte-parole du Gouvernement

La singularité de l’organisation des examens nationaux du Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) et du Baccalauréat au titre de l’année 2021 a été particulièrement, le renoncement des autorités chargées de l’éducation de renoncer à la coupure de l’internet.
Une pratique érigée en système au cours des dernières années, favorisant la fraude dans ces examens et indisposant plusieurs segments de la société dont les activités commerciales, financières et administratives étaient paralysées par la coupure de la connexion à la toile pendant 4 longues journées, avec des débits d’internet entrecoupés, le plus souvent pendant les heures de baisse des activités.
« Nous accordons une grande importance à ce diplôme national qui ouvre la voie de l’enseignement supérieur aux futurs bacheliers. C’est pourquoi nous renforçons les mesures de surveillance des épreuves », avait affirmé en 2018, le ministre de l’éducation de l’époque, pour justifier les actes posés par son département dans ce cadre.
« Déjà que nous avons un internet qui a un débit très faible. Et avec cette histoire de baccalauréat, on nous coupe internet pendant cinq jours soi-disant pour rendre le bac crédible, pour que les candidats au baccalauréat ne trichent pas. On a besoin d’internet pour bosser. Cela n’est jamais arrivé, dans n’importe quel pays du monde », se plaignait par contre un usager.
« « Il faut à un moment donné chercher d’autres alternatives qui ne pénalisent pas le secteur privé en général, tout ce qui est restaurants, tourismes, fast food qui veulent se connecter via internet, pour voir les informations au niveau mondial », faisait remarquer un autre.
Commentant le renoncement des autorités à la coupure de l’internet au cours des examens nationaux pour cette année 2021, le ministre de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, M. Moktar Ould Dahi, a affirmé le mercredi soir dernier 28 juillet courant, lors de ses commentaires des résultats du conseil des ministres, tenu quelques heures auparavant, que c’est contreproductif et que les répercussions de cette mesure étaient négatives aussi bien au niveau économique que pour l'image du pays.
La mesure avait été également saluée par plusieurs catégories d’usagers de l’internet et a surtout montré, qu’en interdisant l’introduction des candidats du téléphone dans les salles d’examen et imposant des dispositions de surveillance draconiennes ainsi qu’en dissuadant les potentiels tricheurs de mesures disciplinaires, le ministère de l’éducation nationale et de la réforme du système éducatif a franchi un grand pas en avant.
Mohamed Ould Mohamed Lemine
Pour Cridem
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