Shems Maarif - Une série de transactions immobilières accélérées secoue actuellement les quartiers les plus huppés de Nouakchott, dans un climat de silence pesant. Villas de luxe, terrains bien situés : les biens sont cédés en urgence, à des prix cassés, et les acheteurs règlent comptant. Une situation qui suscite la perplexité – voire l’inquiétude – des professionnels du secteur.

Les courtiers et agents immobiliers parlent d’un phénomène sans précédent. « Nous assistons à une vague de ventes anormalement rapide, exclusivement concentrée dans les quartiers chics. Et personne ne sait vraiment pourquoi », confie l’un d’eux. Les prix ? Parfois réduits de moitié par rapport au marché. Le paiement ? Immédiat, sans crédits ni promesses écrites.

La situation évoque, pour certains, le souvenir d’une période où les intermédiaires du cheikh Ridha avaient mené des achats massifs de terrains et de logements. Mais les similitudes s’arrêtent là : cette fois, aucune trace d’achat à crédit, aucun investissement apparent à long terme, et un périmètre limité aux zones haut de gamme.

Plus troublant encore : cette vague de ventes coïncide, selon plusieurs sources médiatiques, avec des retraits inhabituels de grosses sommes d’argent dans plusieurs banques locales. Ces mouvements laissent penser qu’un acteur majeur – qu’il soit privé ou institutionnel – chercherait à se désengager du marché, de façon discrète mais urgente.

À ce stade, aucune déclaration officielle ne vient éclairer la situation. Et pendant que les spéculations vont bon train, les professionnels de l’immobilier naviguent à vue. Certains redoutent l’arrivée d’une crise, d’autres évoquent un réajustement stratégique silencieux.