Cridem

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10-10-2014

19:16

Demba Tandia en concert pour la promotion de la scolarisation des jeunes filles mauritaniennes [Vidéo & PhotoReportage]

Ce mardi 7 octobre, à l’ancienne maison des jeunes de Nouakchott, Demba Tandia a chanté durant plus d’un tour d’horloge devant plus de 1.000 personnes, dans une salle pleine à craquer. Malgré une chaleur étouffante à l’intérieur de la salle, faute de climatisation, le public est resté là jusqu’à la fin de la soirée, organisée à l’initiative de l’Association pour la promotion des filles (APF).

"C’est toujours un plaisir d’être là, de venir assister au concert de Demba Tandia. Je crois qu’entre lui et le public soninké, il s’est installé un mur de love story. La preuve, la salle de l’ancienne maison des jeunes est archi-comble", témoigne une jeune femme, venue du 5e arrondissement.

Demba Tandia n’était pas là que pour chanter. Il était également là pour délivrer un message fort pour la scolarisation des jeunes filles mauritaniennes notamment dans le milieu Soninké. Entre deux morceaux, il confie :

"Je veux que nos enfants aillent à l’école. Ce qui nous est arrivé, il ne faut pas que ça leur arrive. Je n’ai jamais été à l’école et cela m’a tellement fait mal. Pourquoi mes parents ne m’ont-ils pas envoyé à l’école ? J’ai toujours été un berger, un cultivateur…Dieu m’a donné un don : la musique. Alors, c’est très important pour moi de faire entendre ce message : les enfants doivent aller à l’école obligatoirement. En Mauritanie, à chaque fois, on se plaint de ne pas avoir de médecins. Si, on ne va pas à l’école, qui va être docteur. Il faut que les enfants aillent à l’école, surtout les jeunes filles. Il faut arrêter de penser qu’elles ne sont bonnes que pour la maison. Elles doivent aller à l’école comme tout le monde".

"Chez nous, les Soninkés, par exemple, les filles arrêtent l’école très tôt. C’est un fléau chez nous", indique Aminata Soumaré, présidente de l’Association pour la Promotion des Filles (APF), pour justifier leur mobilisation pour la scolarisation des jeunes filles mauritaniennes.

Avec les fonds récoltés, lors de cette soirée, l’APF pourra démarrer ses activités. Dans les jours à venir, l’APF va ainsi entamer une série de sensibilisation sur la scolarisation des filles dans certaines communes défavorisées de Nouakchott, comme par exemple, à Elmina.

"Les gens n’en parlent pas. Mais, c’est un véritable problème ici. Surtout, au niveau des quartiers défavorisés, comme le sixième arrondissement ou encore le cinquième arrondissement. Dans ces zones, beaucoup de filles ne vont pas à l’école. Elles aident leurs parents, elles se confinent dans des tâches de vendeuses. Il y’en a certaines qui ont quitté l’école, parce qu’elles ont été mariées très tôt", souligne Houlèye Diawara, secrétaire générale de l’APF.

Texte & photos : Babacar Baye Ndiaye



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