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Le bon vieux temps au lycée national
Le lycée national avait connu les décennies 60-70 ses années lumières. Il reflétait à cette époque la Mauritanie telle qu’elle était conçue et mise sur orbite par ses fondateurs et telle qu’elle aurait dû être éternellement.
Afin de tirer les leçons de ce bon vieux temps, Adrar.info a besoin de témoignages portant sur : L’enseignement dispensé, l’encadrement administratif et logistique, le corps professoral, la discipline scolaire, la vie en internat, les sports et loisirs, l’émulation scolaire etc. La collecte de ces données servira à élaborer un guide de recommandations, visant à contribuer à : Cultiver l’amour du savoir par l’éducation ;
Rétablir la cohésion nationale ,en perte de vitesse actuellement ; Prémunir les futures générations de toutes sortes de dérive négatives; Servir et valoir ce que d’utilité publique et d’intérêt national. Pour celles et ceux qui désirent apporter leurs témoignages, voici quelques « souvenirs-repères » :
A l’époque le lycée recevait les élèves en provenance de toutes les régions du pays et Nouakchott. 90 % d’entre eux vivaient en internat qu’ils partageaient avec les élèves du lycée technique et l’Ecole normale des Instituteurs voisins. Les Timera, Maloukif, Werzeg, Baidy, Raghany, Brahim Abdellahi, Djimé,Matalla, Koréra, Heibetna, Sagho, Deyine, croisaient au quotidien et taquinaient avec respect et amitié Sidiya, Teyib, Galledou, Niang Harouna, Abdatt ,Tandia,Lopez, Degrange, O.Haye etc…
Le proviseur était Mohameden Babbah. Il avait une deux chevaux (2CV) fourgonnette. Quand il revenait de la présidence ou du centre ville, le bruit de son moteur s’entendait (faute d’autres véhicules en circulation) au niveau du ministère de l’intérieur et Hôtel Marhaba. Un signal pour que tout le monde au lycée (profs, surveillants, manœuvres, élèves.) prenne place s’il n’y était ; Se taise s’il parlait ; Ecoute s’il était distrait etc.…
Le directeur des études ou censeur se nommait Seye Cheikh, l’impeccable. Le surveillant général Mohamed O. Ely Salem l’omniprésent. L’économe (Tall ou M’bodge ?) bégaie ou avait des difficultés à s’exprimer. L’infirmier s’appelait Kader et gérait aussi le foyer des jeux de tables et loisirs.
Parmi les professeurs Mauritaniens Mohamed Aly Cherif donnait des cours d’instruction civique avant d’être appelé à la présidence pour son anglais. Madame Ba (sciences naturelles), Ba Mamadou Alassane (Histoire géo), Ahmed O.khoubbah (mathématiques)… Sidi Othmane dit Patcheko, Salem O.Mommou, Nicholas, Ghaly (éducation physique).
Les professeurs d’Arabe sont sortants du célèbre institut Al Azhar d’Egypte. Ils portaient éternellement une Djellaba grise cendre et couvraient leur tête d’un Tarbouch rouge. Les autres professeurs sont Français, Tunisiens, Algériens, Espagnols….Les pions –surveillants des classes de terminales encadraient les élèves au réfectoires, dortoirs et salles de cours le soir. Yehdhih (?)O.Tolba se distinguait par ses longs cheveux qui lui couvraient les épaules.
Après les cours, tous les élèves pratiquaient quelque type de sport sauf Abdel Weddoud O. Cheikh. Il s’asseyait sous un arbre ou prés du dortoir et méditait. Il avait des cheveux longs et une barbe hirsute. On l’appelait le philo. Imperturbable malgré le vacarme et brouhaha à dix mètres que provoquait le Grand Tatoum (2m et poussière) et ses basketteurs : Dembélé, LO, Goliath, Boughourball, O.Ahmed Laama…
Par contre son jeune frère Sidiya ( yarehmou) était un grand sportif. Au basket Ball brillaient les Bogheens et Gorgoliens , au Volley Ball les Boutilimittois et Trarzaziens et au Foot Ball les Atarois et Nordistes. Tefahi Moustapha battait toujours les meilleurs records 1500m et 10.000m au marathon.
Mohammed O.Ismael Boumediene était le seul éléve qui priait en public. Les autres le regardaient avec ironie. Il réussit plus tard à délimiter un espace entre le réfectoire et les bureaux administratifs pour servir de Moussala (mosquée découverte) permettant à certains de venir de temps à autre se tenir derrière lui et accomplir leur devoir religieux .
Les filles Diop ( directeur protocole présidence) jalousaient tout le monde .Elles venaient au lycée dans de rutilantes voitures sportives Américaines. Elles s’habillaient de vêtement dernière mode en Europe. Fatma Mint Soueydatt raflait tous les premiers prix de mathématiques. La distribution des prix était un cérémonial grandiose et solennel.
Honte à celle ou celui qui n’a pu décrocher un prix d’excellence, une félicitation ou un encouragement. Hors le lycée, à l’Est se trouve l’école Annexe (pour fils de ministres et patrons) que dirigeait avec brio El Haj Moustapha Chabarnoux, le toujours bien huppé. Au Sud, le Racing Club dans lequel certains élèves venaient jouer au rugby et tennis.
Au nord radio Mauritanie où d’autres élèves s’essayaient aux « pujistes ».Les Week End samedi, dimanche sont l’occasion pour les élèves internes d’ d’aérer et rafraîchir leurs esprits en allant à « Matinée » aux cinemas Zem Zem et Ajouad, la plage , maison des jeunes , stade olympique, exposition plein air organisée par Chinois , turcs etc.. ou dans un centre culturel ouvert dans certaines ambassades .
Ely Salem Khayar
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