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Ramadan : Un mois de chômage et de diète chez les artistes
Le Ramadan qui est un mois de dévotion, d’adoration, est aussi un mois de chômage voire un mois de calvaire pour les artistes qui sont obligés de prendre congé. Particulièrement ceux-là qui s’inscrivent dans la musique, qui reste l’attraction favorite de bon nombre de Mauritaniens, mélomanes et fêtards.
Aussi, le mois de Ramadan n’en demeure pas moins un « repos forcé » pour les musiciens.
La baisse de rendement, la lenteur au travail et la mauvaise humeur frappent durant le mois de jeûne musulman. Pas seulement au bureau. Cela se fait sentir aussi chez le monde des artistes plus particulièrement les musiciens.
Une simple observation du rythme de la ville de Nouakchott surtout pendant la nuit, suffit pour se rendre compte que durant ce mois de privations, beaucoup de musiciens assurent le service minimum.
Obligés de mettre en veilleuse leurs prestations dans les différentes boites de nuit de la capitale et même à l’intérieur du pays, les musiciens sont contraints de ranger leurs instrument jusqu’à la fin du Carême.
Bons musulmans malgré les préjugés de la société, les artistes se plient aux rigueurs du mois béni de Ramadan et font l’effort de vivre pleinement les exigences de leur religion. Cette spiritualité qui rythme leur vie tout le long du Ramadan, ne les empêche pas de continuer à vivre leur passion, mais autrement.
Les artistes passent une bonne partie de leur temps dans les studios, pour retoucher leurs productions avant la sortie sur le marché, débuter des morceaux, mettre la dernière pâte à d’autres au lieu de se produire dans les bars restaurants, les boîtes de nuit ou autres espaces de spectacle.
Interrogé à propos, le lead vocal du groupe Walfadjiri, Saidou Sow : « nous les musiciens nous sommes aussi des musulmans et nous avons reçu une bonne éducation comme les autres. Il est normal qu’on se consacre à la dévotion pendant le mois béni de ramadan ».
Cependant, si ces musiciens suscités préfèrent surseoir à leurs prestations dans les boites de nuit, pour « une pause bien méritée », d’autres saisissent l’opportunité de ce « break » pour entrer en studio, peaufiner un album devait-il ajouter, précisant en substance que le Ramadan est une période de profit pour certains musiciens qui réalisent un enregistrement et d’autres des répétitions pour préparer les concerts et les soirées après le Ramadan .
«Les habitudes ne changent pas, parce que pour nous on doit continuer à faire ce qu’on avait l’habitude faire. Les horaires changent, tôt le matin on se rend au studio pour les enregistrements » précise un rappeur du mouvement hip hop mauritanien.
Les musiciens le plus chanceux et ceux qui sont plus fortunés, profitent de ce moment propice du Ramadan pour s’envoler vers d’autres cieux, notamment en direction de l’Hexagone, pour honorer des prestations en « live », qui dureront le temps du Ramadan.
Ajoutons qu’à Nouakchott, les grandes boites de nuit ou du moins les rares maisons de divertissements qui restent de la place ne se dérogent pas à la règle et ferment pendant le mois béni de Ramadan. C’est le cas de Capricorne, Racing Club, Monaco Club entre autres.
Cheikh Oumar NDiaye
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