Cridem

Lancer l'impression
25-06-2013

00:45

Le rap peut-il contribuer aux changements politiques et sociaux ?

Il y’a des synergies qui se mettent en place entre les artistes africains pour mener ensemble un combat commun sur le terrain de la liberté d’expression, de la circulation des personnes, des changements des mentalités, a affirmé dimanche à Nouakchott, le fondateur d’Assalamalekoum Festival International.

Pour Monza, qui s’exprimait lors d’un débat sur "Comment le hip hop peut-il contribuer aux changements politiques et sociaux ?", à l’Institut Français de Mauritanie (IFM), en marge de la sixième édition d’Assalamalekoum Festival International, "au lieu que le hip hop mauritanien contribue à changer les comportements, il a contribué à crédibiliser certains partis politiques, certains messages politiques voire certaines élections".

Ce débat avait réuni autour de la table, le rappeur sénégalais Matador, invité de la sixième édition du Festival Assalamalekoum International pour parler de la contribution du rap sénégalais aux changements démocratiques, sociaux et politiques.

"Le hip hop sénégalais a gagné plus de notoriété et de respect auprès des populations. Ceci est l’aboutissement de tout un processus qui a commencé il y’a 20 ans", a expliqué cet acteur de la vie artistique dakaroise.

"Ce que les politiciens ont perdu en crédibilité, les rappeurs l’ont gagné en considération. Les rappeurs sénégalais ne sont pas riches comme les rappeurs américains mais ils ont le respect de la population sénégalaise et d’autres pays de la sous-région", a ajouté Matador, ex-membre du Mouvement Y’en a marre qui a fortement contribué à la chute du président Abdoulaye Wade.

En Mauritanie, on est encore très loin de ce décor, de cette reconnaissance. La raison ? L’absence surtout de la culture de la protestation et de la revendication, selon Baba Koné alias Bakross. "Les rappeurs sont là, ils aiment ce qu’ils font, mais c’est très difficile de faire de la musique, dans un environnement notamment marqué par l’absence de structuration et de structures", poursuit-il. "La liberté d’expression et la liberté d’entreprendre, il faut les affirmer, car ce sont des droits", complète Monza.

Pour Matador, ce n’est pas avec l’aide extérieure que l’on va contribuer aux changements politiques et sociaux. "Ça se passera ici en Afrique et nulle part ailleurs", souligne-t-il.

"Nous avons les mêmes combats dans nos pays, les mêmes discours. Ce sont les décors qui changent mais, ce sont les mêmes convictions, les mêmes objectifs et les mêmes ambitions que nous avons pour notre Afrique. Là où les dirigeants ont échoué, nous avons pu montrer ce que la culture hip hop a réussi à faire pour réunir nos Etats et nos pays", a conclu Matador.

Babacar Baye Ndiaye


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org