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Billet du jour : Une société dans le vent
Avoir aujourd’hui un quelconque objet de valeur, porter une mode pour une jeunesse dans le vent, se pavaner dans une belle carrosserie, se balader avec le dernier ipad , sont autant de signes d’une société jadis archaïque entrée en pleine tension dans le modernisme, sans se regarder dans le miroir d’une transformation qui s’opère sous ses pieds de manière accélérée.
Personne ne semble avoir les forces de résistance à cette donne. Personne ne dispose d’armes de lutte contre ce phénomène destructeur de nos valeurs culturelles, morales et religieuses.
Nous sommes entrés dans une ère de transformation rapide de notre histoire qui donnait le temps de réfléchir sur ce que nous sommes et sur ce que nous devons faire.
Nous n’avions plus le temps de méditer sur ce que hier était pour nous la morale, le savoir vivre, la retenue. Nous avons cru sans conviction que le modernisme est ce qu’il y a de meilleur que nous puissions avoir.
Que rouler en voiture n’est pas seulement chose utile mais irremplaçable. Ne pas en avoir est une sorte de « pêché », un manque qu’il faut vite combler.
Nous avons appris par mimétisme qu’aujourd’hui le bon citoyen, c’est celui qui doit collectionner des portables de valeurs, avec ou sans moyens. Nous avons appris à non pas posséder quelque chose par nécessité mais par imitation de ce qu’un copain, d’un voisin a pu acquérir à tout prix.
C’est pourquoi nos enfants embêtent leurs parents à leur acheter tout ce qui sent l’odeur du modernisme. Nos épouses se mordent les doigts de n’avoir pas pu s’habiller comme des princesses mêmes si les maris ne sont pas égaux en termes de revenus.
Partout cette course vers le bien qui fait mal à nos portefeuilles nous pousse chaque jour à commettre des erreurs fatales dont on n’avait pas mesuré les conséquences, faute de temps pour réfléchir. Le pire est qu’on ne tire jamais de leçons de ces fautes…
Amadou Diaara