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Résolument ailleurs
A l’instar de beaucoup de nos amis (es) lecteurs et lectrices avec qui, j’ai établi un contact quotidien, me demande souvent pourquoi je suis Ailleurs ? Je n’ai jamais été l’inconditionnel de personne ; le terme même me choque.
Je n’avais pas une âme de militant. Je naquis en Adrar. Du côté de mon père, sa famille paternelle Ehel Beyrouck la famille Caïdale de Oued-Noun « sud-marocain » « le nom de Beyrouck devient l’appellation désormais classique de cette maison princière ». Paul Marty. Du côté de ma mère ; les ascendances étaient des Idawâ-eli de Chinguitti.
Je suis dans l'ordre, un homme libre, je suis aussi un libéral, un conservateur, un contribuable, un consommateur. Un père, un électeur, pas aussi jeune que j’ai été, ni aussi vieux que j'espère le devenir et tant que cela je le suis, indistinctement et sans ordre de préférence.
Je suis tout entier dans ce que je fais et chaque minute pour moi possède un sens propre. La vie m'a enseigné que notre -philosophie politique est la somme de nos expériences vécues. L'homme que Dieu a créé n'est pas si simple, ni sa vie si stérile au point qu'un adjectif puisse le résumer. Ma propre philosophie consiste pour une part à considérer l'individualité de la philosophie politique comme la pierre angulaire de la liberté mauritanienne.
Ceci m'amène à établir une liste des principes qui régissent mes convictions personnelles, des principes qui gouvernent ma philosophie propre, je les définirai ainsi :
Premièrement, je crois que tout mauritanien à quelque chose à dire et qu'au sein de notre système il a le droit d'être entendu. Lorsque je dis, par exemple, que tout Mauritanien a quelque chose à dire et qu’il a le droit de se faire entendre, je sais que cela peut paraître trop idéaliste. Or, je ne pense pas qu’il en soit ainsi, ni en principe ni en pratique.
Deuxièmement, je crois qu'il existe une réponse nationale à tout problème national et je ne crois pas par conséquent, que chaque question ait nécessairement deux aspects ;
Troisièmement, je considère que le gaspillage est l'ennemi constant de notre société et que la prévention du gaspillage des ressources de vie et des chances est le plus pressant des devoirs d'un gouvernement. Mes principes, j'en conviens, sont simples.
Ce sont plutôt des idées que je nourris depuis plus de soixante cinq ans et qui sont le fruit de mon expérience. Quant à être quoi que ce soit d'autre, je laisse à chacun le soin de définir à son gré, car je me garde bien de faire moi ces distinctions.
Je crois que l’Ailleurs est très précis dans l’esprit de beaucoup de gens et surtout à mesure qu’on s’éloigne des cercles enchantés de la politique. Les gens comprennent très bien que l’on puisse ne pas désirer se situer dans ce qui est aujourd’hui le panorama politique mauritanien. C’est-à-dire l’affrontement ou la compromission. Si, vous arrivez à me dire qu’il n’y a pas une autre solution que l’affrontement ou la compromission, je réviserais toutes mes données politiques !
Ailleurs que dans les luttes politiques traditionnelles, par delà les groupes qui aujourd’hui s’affrontent ou s’associent, il faut la claire conscience de l’avenir et c’est à cet effet que je milite. Il est vrai qu’il y a aujourd’hui deux Mauritanie, une qui a élu Mohamed Ould Abdel Aziz et l’autre qui espère d’autres solutions que celles que Monsieur Aziz proposait jusqu’ici
Comme toutes les nations, la nôtre possède des ressources : ressources naturelles, ressources de position, ressources intellectuelles. Sans conquêtes ni agrandissement, nous ne pouvons rien ajouter à ces éléments fondamentaux. Or nous devons construire en partant de ce que nous avons, et nous satisfaire de réalisations inférieures à celles qui sont possibles, serait trahir notre héritage et nos devoirs.
Ahmed Bezeid Ould Beyrouck
PS :
Je ne suis ni de l’opposition
ni de la majorité présidentielle
Je suis Ailleurs
« À bon entendeur, salut »