07:18
Les Echos de 'La Tribune' : Êtes-vous heureux ?
Qu’est ce que le bonheur ? Qui est heureux ? Voilà des questions sans réponses exactes, chacun les appréhende selon sa vision. Et « quand on a demandé au Dalaï Lama qu’est-ce qui le surprenait le plus au sujet de l’Humanité, il a répondu : l’Homme, parce qu’il sacrifie sa santé pour l’argent ensuite il sacrifie tout son argent pour recouvrer la santé.
Par la suite, il est tellement anxieux au sujet du futur qu’il ne profite pas du moment présent. Le résultat est qu’il vit comme s’il était immortel et il meurt n’ayant jamais vraiment vécu » (message transmis par une amie chère, très chère).
La semaine passée au sujet d’une discussion sur l’anxiété on me fait savoir selon les statistiques de l’un des centres de santé de Nouakchott, qu’en grande partie des femmes mauritaniennes souffrent d’anxiété plus que les hommes.
Dans le même ordre d’idées un acteur de la société civile avait expliqué solennellement au cours d’un colloque sur la santé mentale que les schizophrènes sont les plus heureux, ils sont dans leur monde excellent, loin des contraintes socioculturelles et le regard destructeur de l’autre. En quelque sorte ''l’autre, c'est l’enfer''.
Il a été aussi dit au sujet du bonheur :
« Qu’il est individuel, il demande une prédisposition individuelle. Un homme qui jouit du bonheur doit être enfermé sur lui-même. Il est soutenu par une dose solide d’égoïsme (ou ce qu’on nomme ainsi), par de l’indifférence pour le malheur des autres ou pour le souci des autres. Aimer ne donne pas le bonheur mais du souci … ne pas aimer ne donne pas le bonheur non plus ( …)
D’ailleurs le bonheur est médiocre (…). Aucun jeune marié n’est heureux plus de trois jours : si tu veux être heureux un jour, saoûle-toi , si tu veux être heureux trois jours, marie toi, si tu veux être heureux toute la vie, fais toi curé, dit un proverbe normand, je crois faux d’ailleurs car les curés ne sont pas heureux (…)
Il y a peut-être, une sorte de bonheur dans le dépassement du bonheur et du malheur » (Vu par Eugène Ionseco, le nouvel observateur 3 /9 septembre 1973).
Et Alain Krivine d’expliquer que pour vivre heureux, il faut vivre debout (Idem). Le bonheur est-il donc aussi la vertu ?
A mon avis, il réside dans l’harmonie cœur -esprit sous l’égide de la vérité. De quelle vérité s’agit-il ? Laissons la question ouverte. Pour maîtriser l’immaîtrisable, c’est-à-dire dépasser l’anxiété, la formule se trouve dans des formes d’équilibre plus au moins acceptables.
Certes, la prière est un régulateur indispensable dans notre religion. Cependant, l’équilibre qui échappe malheureusement à beaucoup d’entre nous, se manifeste par le fait d’aimer à soi- même ce que nous aimons aux autres. « C’est ainsi qu’on trouve le cœur de la religion (la paix avec soi même et la prospérité sociale) »(NDR).
Mohamed Fouad Barrada
m_barrada@yahoo.fr