21-07-2025 09:54 - Nucléaire iranien : Téhéran s'apprête à reprendre les négociations avec Paris, Londres et Berlin

EURONEWS -
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré dimanche que la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne cherchaient à fixer une date pour une réunion en vue de négociations sur le programme nucléaire iranien.
Un mois après la "guerre de douze jours" avec Israël, l'Iran a accepté de rencontrer trois grands pays européens - l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni - pour reprendre les négociations sur son programme nucléaire.
"Nous nous efforçons de fixer une date pour la réunion avec les Européens", a déclaré dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi.
Reprise du dialogue entre l'Iran et l'Europe
Les médias locaux ont rapporté qu'Abbas Araghtchi s'était entretenu vendredi avec la cheffe de la politique étrangère de l'Union européenne, Kaja Kallas, et ses homologues britannique, français et allemand.
Selon ces mêmes médias, un accord a été trouvé sur le format des négociations, qui devraient se dérouler au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères.
Si elles se confirment, ces discussions pourraient ouvrir la voie à un engagement plus important entre Téhéran et l'Occident, à la suite du récent conflit avec Israël, qui a donné lieu à des attaques massives d'Israël et des États-Unis contre les principales installations nucléaires iraniennes.
À la suite de ces frappes, l'Iran a suspendu sa coopération avec l'organe de surveillance nucléaire des Nations unies, l'AIEA, ce qui a entraîné le départ des inspecteurs.
Cette annonce intervient alors que les puissances européennes ont menacé de réimposer les sanctions assouplies dans le cadre d'un accord de 2015 visant à limiter la production nucléaire de l'Iran au moyen d'un mécanisme dit de "snapback" si Téhéran ne reprenait pas les pourparlers.
L'Iran n'est prêt à discuter avec les États-Unis que si des garanties lui sont données
Au début du mois, Abbas Araghtchi a déclaré que son pays accepterait une reprise des négociations nucléaires avec les États-Unis s'il recevait l'assurance qu'il n'y aurait plus d'attaques sur son sol, ont rapporté les médias d'État.
Dans un discours prononcé devant des diplomates étrangers basés à Téhéran, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que son pays était prêt à discuter de son programme nucléaire, mais qu'il fallait "s'assurer qu'en cas de reprise des négociations, la tendance ne mènerait pas à la guerre".
Il a également réaffirmé la position de l'Iran selon laquelle l'enrichissement de l'uranium doit se poursuivre sur le territoire iranien, ce que le président américain Donald Trump a fermement rejeté.
Israël affirme que ses attaques contre l'Iran le mois dernier ont eu lieu parce que Téhéran était proche de disposer d'une bombe nucléaire.
Les agences de renseignement américaines et l'Agence internationale de l'énergie atomique ont estimé que l'Iran n'avait plus de programme d'armement nucléaire organisé depuis 2003, bien que Téhéran ait enrichi de l'uranium jusqu'à 60 %, un taux qui s'approche du niveau de 90 % nécessaire à la fabrication d'armes.
Malgré la controverse quant aux frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes et les doutes sur leur impact, le président iranien Massoud Pezechkian a déclaré le 7 juillet que les attaques américaines avaient causé des dégâts si importants aux installations nucléaires de son pays que les autorités iraniennes n'étaient toujours pas en mesure de les visiter pour évaluer les dégâts.
Par Jeremiah Fisayo-Bambi