12-05-2025 19:57 - Quand l’obsession linguistique masque les réussites/ Par Sidina Ould Aly Beiba

Quand l’obsession linguistique masque les réussites/ Par Sidina Ould Aly Beiba

Sidina Ould Aly Beiba -- Alors que notre pays célèbre l’inauguration de projets structurants, porteurs d’espoir pour des milliers de citoyens, une controverse inattendue vient assombrir ce moment de satisfaction. Un ministre se retrouve attaqué — non pas pour l’efficacité de son action, mais simplement parce qu’il s’est exprimé en français lors d’une allocution officielle.

Cette polémique soulève une question de fond : faut-il juger un responsable public à la langue qu’il utilise ou à l’impact de ses réalisations ?

En l’occurrence, il s’agit d’un homme dont l’engagement est visible, dont l’efficacité est reconnue, et dont les résultats ont fait progresser un secteur clé du développement national. Son action bénéficie à l’ensemble du gouvernement et incarne concrètement la vision du président de la République.

Agiter la question linguistique dans ce contexte, c’est créer un faux débat. Prétendre que seule l’arabe serait légitime dans l’espace public, c’est ignorer la réalité sociolinguistique de notre pays et méconnaître son histoire.

Oui, l’arabe est une grande langue internationale — tout comme le français. Enfermer l’une ou l’autre dans une lecture identitaire réductrice, c’est lui faire un mauvais procès. Il suffit d’observer les grandes universités du monde pour constater que l’arabe y est brillamment enseignée à des non-Arabes, tandis que certains citoyens arabes ne la maîtrisent pas toujours. C’est cela, la mondialisation.

En Mauritanie, notre système éducatif a formé des générations bilingues. Certains s’expriment mieux en arabe, d’autres en français. Cette diversité est une richesse, pas une faiblesse. Elle ne diminue en rien le patriotisme ou les compétences de ceux qui la portent.

Plutôt que d’imposer, il serait plus judicieux de convaincre. Car l’histoire a montré les limites des approches rigides : au Soudan avec les Dinka, en Irak avec les Kurdes, les politiques de normalisation linguistique à marche forcée ont engendré tensions et divisions. La cohésion ne se construit pas sur l’uniformité imposée, mais sur le respect des réalités.

Le ministre visé n’est ni le premier ni le dernier à s’exprimer en français. Ce qui compte, c’est la clarté de sa vision, la portée de son message, et surtout, la solidité de son bilan. Réduire l’action publique à une querelle linguistique, c’est détourner l’attention des véritables priorités : réforme, efficacité, progrès.

Ceux qui alimentent cette polémique savent très bien ce qu’ils font. Ils cherchent à enfermer un homme de consensus dans une lecture idéologique étroite. Pourtant, ce ministre — ingénieur formé dans une grande école, serviteur de l’État respecté, homme de proximité — a toujours agi avec rigueur, loyauté et ouverture.

À travers cinq mandats parlementaires et une carrière irréprochable, il a su rester à l’écart des clivages et des provocations. C’est son parcours — et non sa langue — qui lui vaut la confiance du président de la République.

Qu’on se rassure — ou qu’on s’en inquiète — : Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani est un homme d’équilibre et de discernement. Il ne tombera pas dans les pièges tendus par les fauteurs de division. Il saura distinguer ceux qui servent l’intérêt général, quelle que soit la langue qu’ils parlent.

Comme le dit un proverbe anglais : “Actions speak louder than words.” Ce sont les actes qui comptent. Pas les apparences



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