09-05-2025 15:48 - Dette électrique : la facture du Mali s’alourdit

Afrique-Sur7 -
Le Mali fait face à une demande urgente de remboursement de dette. En effet, il doit une somme substantielle de 94 millions de dollars, soit plus de 54 milliards de francs CFA, envers la Société de gestion de Manantali (SOGEM).
Cette somme majeure met en danger le fonctionnement permanent et continu du barrage hydroélectrique de Manantali, infrastructure d’un atout majeur pour le Mali, le Sénégal et la Mauritanie.
Selon un document consulté par Reuters, cette dette représente désormais une question de survie pour la capacité de l’installation à poursuivre ses opérations.
Quelles sont les raisons de ces impayés de factures électriques au Mali?
Le Mali risque de faire face à de nouvelles perturbations dans l’approvisionnement de l’électricité en raison de son manque de financement. Les coupures fréquentes de ces dernières années ont détruit le soutien envers le gouvernement militaire arrivé au pouvoir suite aux coups d’État de 2020 et 2021. Opérationnel depuis 2002, le barrage et la centrale de Manantali ont une capacité installée de 200 mégawatts. Il faut le notifier, plus de la moitié de cette production est destinée au Mali.
Une lettre datée du 25 avril de la SOGEM a été adressée au directeur général d’Énergie du Mali, la compagnie d’électricité malienne. Dans ce courrier, la SOGEM mentionne que le Bamako doit « un montant énorme de plus de 54 milliards de francs CFA ». Pour la SOGEM, cette situation est critique et représente dorénavant « une question de vie ou de mort pour nos installations et pour la SOGEM », comme l’indique la lettre signée par son directeur général, Mohamed Mahmoud Sid’Elemine.
L ’Énergie du Mali a reconnu qu’elle devait 43,8 milliards de francs CFA à la SOGEM, dans une déclaration transmise à Reuters jeudi. La compagnie a également admis une dette de plus de 11,9 milliards de francs CFA envers une autre entité impliquée dans l’exploitation et la maintenance du barrage. Interrogé sur les raisons de ces impayés, il a donné pour réponse que les projets de la SOGEM ainsi que d’autres barrages, ont connu « des retards importants », ce qui a affecté le secteur de l’énergie au Mali.
La compagnie d’électricité a ajouté qu’elle « a dû compenser le manque de production prévu en recourant à des solutions coûteuses, y compris la location de groupes électrogènes auprès d’opérateurs privés ».
La lettre de la SOGEM mentionne que le projet de Manantali est un succès de la coopération régionale. Sa mise en œuvre a nécessité des investissements de centaines de milliards de francs CFA.