Kassataya - Parmi les nombreuses attentes des Mauritaniens en 2022, figurent en bonne place les recommandations de la concertation nationale sur la réforme du système éducatif qui laissent planer un blocage politique notamment sur l’enseignement des LN ( pulaar, sooninke et wolof).

C’est une hécatombe en 2021 avec seulement 8 pour cent de bacheliers toutes séries confondues. C’est le niveau faible des élèves et des enseignants qui est pointé du doigt depuis la dernière réforme de 1999.

Ce problème structurel est le cœur de la concertation nationale sur la réforme du système éducatif en 2021 dont les résultats sont toujours attendus par les Mauritaniens en particulier les recommandations relatives à la création d’un institut pour la promotion des LN ( pulaar, sooninke et wolof).

Une nouvelle structure qui devra passer d’abord par des textes législatifs et réglementaires pour accompagner cette réforme qui ne plaide pas pour l’officialisation des LN au même titre que la langue arabe qui en sort très renforcée.

C’est un reflet d’un blocage par des tenants de l’arabisation à outrance au motif qu’ils veulent imposer la transcription des LN en caractères arabes excluant ainsi les caractères en français.

Un débat dépassé parce que l’expérimentation de l’enseignement des LN de 1979 à 1989 sous l’alphabet phonétique international ( API) ou caractères latins recommandé par l’UNESCO, est une réussite saluée dans la sous-région.

C’est un retour au vieux débat qui permet aux nationalistes arabes de gagner du temps. C’est cette même lenteur dans l’exécution des réformes qui est également ressentie au niveau du dialogue politique.

Ould Ghazouani se retrouve coincé après 3 années de gouvernance entre des proches de son prédécesseur des recyclés du PRDS de Ould Taya et des proches de son régime, des opportunistes de tout bord. D’ici 2024 il faudra nettoyer toutes les écuries si le président-soufi tient à renouveler son bail à la Maison brune.

Cherif Kane