La communauté métisse de Mauritanie est un groupe démographiquement important. Mais depuis quelques temps, des voix commencent a s’élever et des dents commencent à grincer à cause de la marginalisation de plus en plus apparente, de l’ostracisme de plus en plus ordinaire et de l’exclusion de plus en plus banalisée dont cette communauté de Mauritaniens est victime.

Ce n’est que pendant la période du régime du Président Mohamed Khouna Ould Haidalla que ce groupe n’a pas particulièrement souffert de cette désocialisation. Quasiment aucun de ses membres n’a occupé depuis cet intermède une haute fonction de l’Etat.

Ce qui est un véritable paradoxe voire même une injustice flagrante étant entendu que la communauté métisse de Mauritanie recèle un grand potentiel de cadres qui comptent parmi les plus formés du pays.

Or dans un pays de droit, la justice et l’égalité doivent prévaloir afin que chaque citoyen apporte sa pierre à l’édifice national. Il est évident que l’appartenance raciale, communautaire, régionale ou autre ethnique ne doit prédisposer à aucun mérite ni à aucune faveur. Mais, il faut cependant que les fils d’une même nation ne sentent pas en contrepartie ni privation ni non droit.

La communauté métisse de Mauritanie est aussi victime d’hybridité au point que ses fils ne sont assimilés ni à la communauté de leur mère ni à celle de leur père. Ce qui constitue un facteur de blocage à leur intégration d’une part et à leur promotion d’autre part.

La problématique de la communauté métisse de Mauritanie doit susciter de l’intérêt en vue de réfléchir ensemble sur son avenir et sur les voies et moyens les plus adéquats à son intégration au sein de la communauté nationale. Sa négligence peut constituer un danger latent qui viendrait s’ajouter aux nombreux défis communautaires qui interpellent l’Etat afin de sauvegarder la paix sociale et l’homogénéité de la Nation.