De retour en Mauritanie, Alassane Ndiago Diop dit Alassane Ndao a dévoilé le clip de sa chanson "Miyidima", composé et enregistré dans le cadre de son premier album, Yaag Yoon sorti en juin 2007 à Nouakchott.

Une manière pour lui de remonter la pente et surtout de se faire une nouvelle jeunesse. Retour sur la carrière de cette icône de la chanson Wolof en Mauritanie prêt enfin à revenir sous les projecteurs.

A 38 ans, Alassane Ndiago Diop dit Alassane Ndao dont la mère est native à Rosso dans le Trarza a rencontré la musique à l’âge de sept ans. C’était, en 1982, à Dagana, dans le nord du Sénégal, lors d’un concert de Youssou Ndour qui deviendra plus tard une méga star de la World Music.

Déjà, à l’école, le frêle Alassane Ndao se faisait remarquer, lors des journées culturelles et artistiques, par ses pas de danse et ses chants. Puis, après Youssou Ndour qu’il fréquentera pendant quatre ans, ce passionné de civilisation égyptienne et de littérature africaine notamment de la négritude dansera pour Thione Seck, Baba Maal, Ousmane Hamady Diop et Oumar Pène.

Enfant du monde, la défense de l’universalité fait partie de sa philosophie musicale. Un crédo qu’il a d’abord défendu dans, Chem’s Leyle, un groupe de musique établi à Nouakchott dans la fin des années 80 et qui regroupait en son sein des artistes mauritaniens et sénégalais. Puis, à Saint-Louis du Sénégal, à travers le Fanal Band.

Durant toute la décennie 90, Alassane Ndao s’emploiera à s’imposer en vain sur la scène musicale sénégalaise. Peinant à s’imposer, il tentera dans les années 2000 à exporter son potentiel musical dans la sous-région comme en Gambie, au Mali, en Guinée-Conakry, en Côte d’Ivoire, au Cap-Vert, au Maroc.

Son séjour dans ces pays-là réforment sa vision du monde, ses idées, sa conception musicale, ajoute des lignes de plus dans son carnet d’expérience. Ainsi, en 2007, il sort en Mauritanie son premier album, "Yaag Yoon", qui retrace ses parcours personnels. Il refusera de commercialiser cet album composé de sept titres inédits dont "Walo", "Madom", "Midiyidima", "Dounya", "Wéet", "Nabi" et "Nokoss".

Aussitôt, sa carrière musicale se relance. Il participe ainsi en avril 2008 à la quatrième édition du Festival international des musiques nomades de Nouakchott. Celui qui aime rappeler que la musique l’a rendu vieux participe dans la foulée à la Campagne d’éducation citoyenne et de bonne gouvernance initiée en mars-mai 2009 par l’Inspection Générale d’Etat (IGE), avec l’appui de l’ambassade des États-Unis d’Amérique en Mauritanie.

En février 2010, il travaille avec Plan International Sénégal sur une chanson de sensibilisation sur les droits de l’enfant, où l’on retrouve de grandes voix du rap sénégalais comme Didier Awadi, Xuman ou encore Ndongo D et Fadda Freddy de Daara-J Family.

Avec la sortie de son clip "Midiyidima" qui chante la puissance de l’amour, Alassane Ndao retrousse ses manches comme pour montrer qu’il ne compte plus jouer les seconds rôles sur la scène musicale mauritanienne qui, dit-il, en passant, est un "secteur malade qui a besoin d’être mis sous perfusion".

Babacar Baye Ndiaye