18-06-2013 14:25 - Festival Assalamalekoum 2013 : Madame la ministre de la culture sera-t-elle enfin de la fête ?

Pour l’édition 2012, en une semaine, 30 000 personnes ont visité le festival Assalamalekoum de Nouakchott. Pour la sixième édition qui aura lieu du 20 au 25 juin, il est attendu une affluence record.
En marge de cet événement musical, sans doute le plus populaire de l’agenda culturel mauritanien, des ateliers de formation en écriture, création musicale, danse…le festival, c’est aussi Assalamalekoum Découverte qui permet aux organisateurs d’identifier de nouveaux talents pour les lancer… les concerts de cette année auront lieu à l’IFM (institut français de Mauritanie) et au stade de Basra.
Comme le festival coïncide avec la fête de la musique, Assalamaleikoum va financer la prestation de jeunes musiciens dans les quartiers Sebkha, Dar Naim, Teyarrett et Medina R. L’association Future génération de la ville de Kaédi, pour célébrer la fête de la musique, a elle aussi reçu l’appui du festival.
Cette année aussi le président de la communauté urbaine de Nouakchott, Ahmed Hamza est allé plus loin dans le soutien à Assalamalekoum en initiant Aleykoum Salam qui verra la prestation de musiciens réputés. Tout le monde sera donc de la fête.
Et, Madame la ministre de la culture sera-t-elle en tête de tout ce monde ? Cissé Mint Cheikh Boide, ministre de la culture, n’a jamais assisté au plus grand événement musical de la République. On la voit souvent ailleurs. Pour l’édition 2013, obstinons-nous a croire qu’elle fera le déplacement du stade de Basra pour montrer à ces milliers de jeunes que l’Etat a un visage autre que les Rafles humiliantes de la police et de la garde nationales.
Obstinons-nous à croire qu’elle fera enfin l’effort d’aller dire à ces jeunes : « ce que vous faites est bien. Vous avez le soutien du gouvernement…. » Elle pourrait même ajouter « je vous transmets les salutations de son excellence Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la République… »
Ne pas faire cet effort serait contraire à l’esprit du préambule de la constitution qui proclame : « Uni à travers l’histoire, par des valeurs morales et spirituelles partagées et aspirant à un avenir commun, le peuple mauritanien reconnait et proclame sa diversité culturelle, socle de l’unité nationale et de la cohésion sociale, et son corollaire, le droit à la différence. » La diversité culturelle, proclamée dans la constituions en 2012, est vécue à travers le festival Assalamalekoum depuis six ans.
Khalilou Diagana