21-04-2013 09:39 - Ziza dévoile son premier album, Andou [Vidéo & PhotoReportage]
![Ziza dévoile son premier album, Andou [Vidéo & PhotoReportage]](media/photos/photo//ziza_1410_acc.jpg)
Il avait déjà la reconnaissance. Mais, il lui manquait d’ouvrir son compteur discographique. Ce qui est fait depuis ce 18 avril, date à laquelle il a dévoilé, à l’Institut Français de Mauritanie (IFM), son premier album intitulé "Andou" composé de 12 titres. L’artiste s’est fait accompagner dans cet album par les musiciens de Walfadjiri, de Ba Guéladjo.
Avec cet album, Ziza, qui ne laisse pas indifférent avec sa musique, touche le fonds des cœurs et des esprits, avec des thèmes très engagés qui laissent entrevoir le tempérament musical et personnel de l’artiste. Avec "Andou", Ziza s’impose sur la scène musicale mauritanienne. Avec "Andou" également, on s’entiche davantage de sa musique.
Dès le premier titre "Le temps qu’on cultivait", Ziza donne le ton et laisse exploser sa colère contre "les manipulateurs de la République". "Le temps qu’on cultivait / Il était dans son palais / Le temps qu’on récoltait / Il est venu contrôler / Tout pour toi / Rien pour moi", dit-il avant de s’interroger dans ce morceau aux airs de reggae, registre musical par excellence de l’artiste : "Où sont passés nos biens ? Sommes-nous toujours oubliés ?"
Dans la foulée, Ziza revisite la situation des pauvres qui succombent sous le poids de la misère avec le titre "Miskinabe". Avec "Président", l’une des meilleures pistes de l’album, le texte se montre plus politique et sonne comme une charge. "Monsieur le Président, excuse-moi du dérangement / Tu nous fait croire que tu es le Président des pauvres / En réalité, tu nous appauvris / Le peuple est banalisé / Nos droits sont banalisés", entonne-t-il.
Au fur et à mesure que le son s’élève, l’adrénaline monte à son tour. On s’éloigne de très loin du langage politiquement correct. "Fous le camp, Monsieur le Président, pas d’espoir / Monsieur le Président, on n’aime pas ton pouvoir / Monsieur le Président, pas d’espoir / Monsieur le Président, on en a marre de ton pouvoir", clame-t-il haut et fort dans le titre.
Dans le titre "Terroriste" en featuring avec Baba Outlook, Ziza met les points sur les i en se penchant sur l’amalgame entre Islam et terrorisme. Dans une musique apaisante et poignante, l’artiste prend le contre-pied de ceux qui utilisent l’Islam à des fins idéologiques.
"Ils le disent, qu’ils sont musulmans. Ce sont des simulations, précise Ziza. L’Islam, c’est une religion qui signifie la paix. Dans le livre du Saint Coran, Allah recommande aux croyants la sincérité. Allah a dit dans le Saint Coran : ceux qui sèment le désordre sur la terre seront châtiés".
Ce titre présente Ziza sous un angle musical incisif, dans une atmosphère tempérée, pour mieux démêler la confusion entre Islam et terrorisme. "En réalité, l’Islam dénonce le terrorisme. Dieu ordonne aux musulmans d’être tolérants envers les autres. L’amour et la justice sont des principes fondamentaux de l’Islam", souligne-t-il dans la chanson.
Derrière ces paroles, on ressent la puissance de la guitare et du clavier ainsi que la langoureuse voix d’Ebène. Dans les titres "Nouadhibou", Ziza montre une facette de lui moins tranchante et critique. Dans d’autres titres comme "Andou", "Baye Niasse", "Yilo", "Yilo" en featuring avec Crazy Ousmane, "Rise your hands hight" ou encore "Néné", on retrouve l’agréable chanteur sensible, spirituel et clairvoyant. Mais, également, un hommage à des artistes qui ont disparu comme Dimi Mint Abba, Taleb Usher…
A l’arrivée, on sent que le lauréat du Prix Assalamalekoum Découvertes 2011 a travaillé d’arrache-pied, textuellement et musicalement, pour offrir au public un produit accompli. Ce disque a été enregistré à Nouakchott, aux studios de Walf Prod et de Zaza Productions.
Babacar Baye Ndiaye
















