01-04-2013 02:18 - Mauritanie : Un timbre pour Monod (1902-2000)

Né au début du 19ème siècle, Théodore Monod, issue d’une longue lignée de pasteurs, decouvre la Mauritanie en 1922. C’est à travers Port-Etienne, ville qui tire son nom d’Eugène Etienne, ancien ministre, député et un personnage fondamental de la politique coloniale francaise , que Théodore Monod fît ses premiers pas en Mauritanie.
Pour l’histoire, le nom d’E. Etienne est attribué en 1907 par le Gouverneur Général de l’A.O.F à 'l’etablissement de Cansado dans la baie du Levrier' , actuelle capitale régionale de la Wilaya de Dakhlet-Nouadhibou.
C’est à l’occasion de la decouverte de l’un des ses " bouts de monde , mysterieux et austère où l’on ne vit pas comme ailleurs " que Monod va consacrer toute sa vie au desert, en partageant son temps entre les grandes traversées des pistes sahariennes, ses travaux de recherche et ses cours au Muséum de l’Histoire Naturelle de Paris.
C’etait à une époque, où ce village de la presqu’ile de la Baie du Levrier était un desert austère étendu jusqu’au Cap Blanc,
Cette découverte est aussi le début d’une longue histoire idylique entre T. Monod et La Mauritanie qui restera son terrain de parcours et de prédilection pendant prés de 40 ans …il a vu naître Nouakchott alors qu’elle n’était que dunes, herbes et quelques ruines ( notamment un poste militaire installé sur le point le plus culminant de Nouakchott, là ou se trouve le château d’eau et le siège en construction de la SNDE situés à l’ilot C. )
En 1934, Monod repart pour un grand voyage dans l’ouest saharien, aux environs de Chinguitty, avec une obsession : retrouver dans l’Adrar mauritanien une metéorite gigantesque dont un certain Ripert ramassa un bloc en 1916. Il y retourna plus d’une fois, notamment en 1988, toujours accompagné à pied ou à dos de chameau de son meilleur guide, le regretté Sid El Moctar Ould Bontemps….
Géologue, archéologue, naturaliste, Monod, cet infatigable chercheur, crée l’Institut Africain pour l’Afrique Noire ( IFAN ) qu’il dirigea de 1938 à 1965. On le retrouve plus tard, en 1978, actif, productif et participatif au cours de l’inauguration du Parc National du Ban d’Arguin.
Puis, en automne 1980, initiateur et président d’un groupe de recherche pour l’identification et l’exploration de l’épave de la méduse. Cette frégate dont le naufrage au large du banc d’Arguin en 1816 est à l’origine de l’un des drames les plus terribles et les plus celèbres de l’histoire maritime mondiale : l’odyssée du radeau de la méduse immortalisé par l’immense toile du peintre Gericault qui demeure aux yeux des visiteurs du musée du Louvre une œuvre incontournable.
Le parcours scientifique du grand méhariste et écrivain ne l’a pas empeché de poursuivre à merveille ses exploits sahariens et de se mobiliser activement contre les guerres, tout en menent un combat acharné pour les droits humains et la defense des animaux. En 1958, en sa qualité de membre du Comité d’Honneur de l’Union Francaise contre le Trafic des Femmes, il protesta par lettre adressée au Vice Président du Conseil de Gouvernement de la Mauritanie, à l’instar du deputé Ahmedou Ould Horma Ould Babane, contre les comportements collectifs immoraux organisés par des européens d’Atar, à l’égard de certains éléments de la gent féminine locale.
Après avoir sillonné des milliers de kilomètres de deserts dépourvus de point d’eau, la légende de l’infatigable nomade pris fin le 22 novembre 2000, à l’à ge de 98 ans.
En homage à l’amoureux du desert , une copie des quatre (4) bustes commandés par le Museum National d’Histoire Naturelle de Paris fut offerte au Lycée Français Théodore Monod (LFTM) de Nouakchott, situé sur la rue Ahmed Ould M’Hamed. Et last but not least, en souvenir au fidèle ami de la Mauritanie, le service philatelique des postes imprima un timbre postal pour Monod classé dans la thematique des celebrités, en guise de réconaissance posthume.
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