25-02-2013 06:02 - Youpi 4Ever : Un artiste au service des malades du Sida.

Toujours engagé auprès des populations, Youpi 4Ever de son vrai nom Youssouf Diakité est un artiste à la casquette humanitaire. Muni de son bâton de pèlerin pour défendre la voix des sans voix surtout ceux des malades du Vih Sida, il ne se passe pas un jour que Youpi 4Ever chante la cause de ces personnes stigmatisées. Portrait.
C’est dans un petit appartement situé dans un quartier de la Socogim Ps où loge le jeune homme à la voix rauque, très souvent vêtu d’un chapeau, d’une veste grise et un pantalon noire en « Criss Cross ». Prêt à accompagner ses invités dans son salon où se trouvent un butagaz et des ustensiles de thé toujours prêts à l’emploi Youssouf Diakité ne rate jamais une occasion de prendre sa guitare pour composer des airs personnels, manière pour lui de souhaiter la bienvenue à ses hôtes.
Natif de Nouakchott, Youpi 4Ever est aujourd’hui, un chorégraphe de dance hip hop et un rappeur très adulé sur la scène nationale et internationale.
D’ailleurs l’homme préfère « le musicien » à la place de la connotation rappeur. « Je préfère qu’on m’appelle musicien ou artiste tout court. Je fais du hip hop qui est une culture ou un art urbain. Je suis un artiste polyvalent.
C’est le rap qui m’a poussé aux autres sonorités, à d’autres couleurs musicales, à une ouverture d’esprit. C’est vrai que je suis connu grâce au rap mais je touche à toutes sortes de musiques » justifie-t-il. Il a mis sur le marché plusieurs albums à savoir « La Promesse » en 2005, « Mane Ak Yen » et « La Main Dans La Main » en 2012.
Ce qui lui a permis de remporter le prix Assalamalekoum du meilleur artiste de cette année-là . Il enchaîne des tournées sans répit pour sensibiliser la population sur les maux du SIDA et porter haut la voix des malades vivants avec le VIH. Il dit : « je lutte contre la stigmatisation des personnes atteintes du Sida. Je suis un artiste humanitaire convaincu de sa musique porteur de voix dans le social ». Il indique : « le Sida est une maladie qui n’arrive pas seulement aux autres.
En tant porteur des voix je suis obligé de dénoncer cette stigmatisation faite aux personnes atteintes du VIH qui ont des enfants, qui sont des frères et des sœurs qui ont besoin d’avoir une vie normale comme les autres. C’est une maladie qui n’est pas tabou. Il faut en parler et personnellement je suis fixé sur cet objectif »
Il ajoute : « un artiste est un messager, il doit œuvrer dans le social et essayer de véhiculer les messages sociaux, de crier les doléances des étudiants entre autres.. ». Comme plusieurs jeunes mauritaniens, Youpi 4Ever a eu une enfance difficile partagée toutefois entre la dance hip hop (rap cheval) et les études qui d’ailleurs se sont arrêtées au niveau de la Terminal D. il a été aussi un danseur de « Techno » et de la danse « hiphop poping » dans les années 97-98. Il était dans le Cruw de « HADCORD » dont le président est parmi les pionniers du rap mauritanien, DJ H.
En 2000, il forme avec Max P le groupe « Original Style ». En 2002 il opte la carrière en solo sillonnant presque toute la Mauritanie avant de résider dans le pays de « Jasmin », la Tunisie. Par le biais de sa danse polyvalente, le rappeur se lança dans l’animation des Hôtels et égrena ces derniers : Caraïbe, Sunbitch Resore, Play-back, Zenith Resore. C’est lors de la fête de la musique en 2004 sur l’Avenue Bourguiba que sa carrière connaitra un déclic après sa prestation sur scène.
C’est pendant cette nuit que Faïçal Ben Ghali, PDG de la société internationale de commerce nommée Al Baraka l’a contacté pour des tournées dans des restaurants et à la plage avant de produire son premier album « La Promesse » qui entama des tournées dans les principales villes de la Mauritanie. Tout comme les jeunes, Youssouf Diakité a des rêves pour son pays. « Une Mauritanie soudée où le riche ne mange pas le pauvre, ne sous estime pas le pauvre.
Une Mauritanie One Love, où le peuple accède facilement aux soins » confie-t-il. Il aussi des conseils pour ses collègues rappeurs. « Il y a du talent en Mauritanie mais il manque un peu de solidarité. La concurrence déloyale doit s’arrêter. Chacun doit bosser honnêtement chacun doit savoir quelle est sa mission qui est de ressembler la masse, un acteur de la culture. Le micro est sacré maintenant tout musicien est libre de l’utiliser comme bon lui semble.
L’Etat s’en contre fiche du rap qui d’ailleurs n’est pas dans l’agenda de la ministre actuelle chargée de la Culture. Le play-back n’avance à rien. Il faut faire des investigations dans la musique, approfondir Le Live pour aller de l’avant et enfin serrer les coudes pour la reconnaissance du hip hop en Mauritanie » recommande Youpi 4Ever. Il faut noter que le « Coyote » travaille en étroite collaboration avec le Secrétariat Exécutif de lutte contre le SIDA, le CNLESS, les Nations Unies avec l’UNICEF entre autres.
Cheikh Oumar NDiaye .