15-01-2013 07:41 - Rap mauritanien 2012 : Le mouvement marche à pas de tortue.

Toujours inconnu du ministère tutelle et du grand public, le rap mauritanien a fait du chemin pendant l’année 2012 qui restera l’année la plus " glorieuse " de l’histoire du hip hop depuis le début de son évènement en Mauritanie. Malgré le calvaire des hommes aux chansons rapides, l’année a été riche en production.
Comme chaque fin d’année, arrive l’heure du bilan. Nous pouvons dans l’histoire du rap en Mauritanie, les rappeurs n’ont jamais connu le succès auquel ils ont eu droit pendant l’année 2012. Une année riche en son qui fut dans la continuité de 2011 et qui annonce un bon pour 2013. L’occasion donc de faire le point sur les échos du rap mauritanien.
L’année 2012 a été riche pour le rap mauritanien. En termes de quantité tout d’abord. Des projets inédits, des collaborations et des mixtapes ont fleuri toute l’année. Et ce, peut-être dans une proportion jamais atteinte.
Quelque soit leur niveau et leur label, beaucoup de rappeurs mauritaniens utilisent les plateformes et réseaux sociaux comme des armes de promotion efficaces, qui leurs permettent d’exister dans l’adversité et de décupler leur visibilité. L’année a été riche en production. Une poignée d’albums s’est déversée sur le marché mauritanien. Sorimaremou, Rj, Mc Go, Military Underground, Ewlad Lebled, Cee Pee ont illustré l’année " hip hopérique "2012 avec leurs albums qui sont vendus comme des petits.
Et en termes de qualité ? Et bien pour une fois, les acteurs et observateurs du mouvement sont plutôt satisfaits. Après les remous et les doutes internes pendant plusieurs années, le rap mauritanien semble avoir enfin trouvé le bout du tunnel.
Pour DJ Khalzo, l’année 2012 est très positive pour le Rap mauritanien qui ne cesse de prouver son emprise et son engagement culturel. Précisant que ce lui souffre grandement cependant d’un manque de soutien qu’il qualifie " de ségrégation de la part du ministère de la culture de la jeunesse et des sports qui ne s’intéresse pas à cette musique urbaine combien importante surtout dans la promotion et la vulgarisation ".
" Pour moi le rap mauritanien reste incontestablement la musique qui draine et qui éveille la masse " ajoutera-t-il.
" Même si nous ne figurons pas dans le portefeuille de notre ministère (excepté ceux qui jouent le jeu du système), les acteurs de ce mouvement dans leur majorité n’ont pas fait preuve de maturité " estime Yéro Abdoulaye Sow du groupe Minentey.
L’intervenant a constaté que : " les rappeurs avaient un espoir par rapport à la diaspora mais sérieusement ça va de mal en pire et qu’il y a un manque de détermination par rapport aux revendications ".
" J’ai aimé l’album de Cee pee, un jeune qui a galéré a Dakar pour faire un produit d’une dimension internationale malgré le manque de sponsoring ou du sponsoring ciblant les moyens techniques de distribution, de production et de la protection " confie -t-il.
" Le jeune rappeur s’est battu au Sénégal pour sortir son album et ça c’est notre fierté " martèle le rappeur.
Cheikh Oumar NDiaye.