02-01-2013 07:17 - Notre Histoire dans nos rues !

Doit on passer sous silence l’œuvre de la première génération qui avait pignon sur roue et qui légua à sa descendance un répertoire mémorial sur l’histoire de la civilisation musulmane, africaine et universelle à travers la dénomination des certaines rues et avenues ?
Non ! Ce n’est pas l’avis de Adrar Info qui, par soucis d’entretenir la mémoire collective, cultiver l’amour du pays dans les cœurs et esprits des générations présentes et futures, tout en rendant hommage a ceux qui ont sorti la Mauritanie du néant, continuera en 2013 (comme en 2012) a interpeller les autorités sur l’importance de la dénomination des rues et signification historico-culturelle.
En février 2006 a eu lieu à Nouakchott, une exposition co- organisée par le Musée National de Nouakchott et le Centre Culturel Français Antoine de Saint Exupéry intitulée : Nouakchott-Capitale de la Mauritanie -50 ans de défi. L’exposition était illustrée par la publication d’un beau << livre anniversaire>> dont l’objectif visait en priorité la sauvegarde de la mémoire de Nouakchott.
Si l’on se réfère au constat établi par la commissaire de l’exposition qui argue que << La ville a été en principe
Et malgré une consultation bien fournie sur la signification des anciennes avenues et rues du Ksar et TVZ éditée en 2002 sur demande de la CUN par un spécialiste du patrimoine avéré, SE l’ambassadeur Mohamed Said Ould Hamody, l’histoire des illustres hommes honorés par ces avenues et rues n’a pas été à l’ordre du jour.
A aucun moment durant l’exposition, les honorables conférenciers qui ont témoigné au cours des festivités commémorant le cinquantenaire de Nouakchott, n’ont abordé ni l’histoire, ni la spécificité ou l’évolution des anciennes avenues et rues dénommées. Est-ce une omission ? Une négligence ? Un acte délibéré ? Ou une ignorance ?
Peut on oublier une topographie des beaux noms qui orna durant quelques décennies avec ses tablettes << d’adressages>> aux couleurs vertes et à la superbe calligraphie les bâtiments situés dans certaines anciennes avenues et rues des deux principaux et premiers quartiers de la ville de Nouakchott : Le Ksar et la capitale
Il est vrai que les aléas du temps et le comportement nomade des
Les 4 Califes de l’Islam, compagnons du prophète (P.B.S.L).
Conquérants Almoravides.
Savants, érudits et cadis.
Emirs et notabilités.
Résistants à la pénétration coloniale, indépendantistes, hommes politiques, syndicalistes.
Hommes d’Etats.
Administrateurs.
Villes.
Rue Ethmane, le troisième Calife de l’Islam, l’assembleur du Saint-Coran
Parmi les rues de Nouakchott, il faut citer celle d’Ethmane. Ethmane est cette rue qui part de la rue Ahmed Ould M’Hamed, croise l’avenue J.F .Kenedy et se pointe à l’avenue Charles-De-Gaule.
Pour se repérer prenons comme départ le lot 103 de l’Ilot M du coté Ouest de la rue Etmane et à proximité du CCF ou se situe le domicile du doyen des architectes mauritaniens, le Consul honoraire de la Cote d’Ivoire, Monsieur Tidjane Diagana, un jovial septuagénaire à l’allure athlétique et un amateur acharné du surf-casing, toujours gaie. Il fut témoin le 5 mars 1958 de la pose de la première pierre de Nouakchott.
En remontant la rue vers l’Est et au croisement de la rue Ethmane- avenue J.F.Kennedy se situe l’Hôpital d’Oncologie construit sur les débris des anciennes maisons des cadres de la BCM.
Au lot 61 de l’Ilot M, c’est l’emplacement de l’école Khayar, du nom du premier maire de Nouakchott et premier chef d’escale de Nouakchott désigné par l’administration coloniale en 1952. Il fut ravitailleur principal de la piste impériale en bétail. C’était du temps ou la population de Nouakchott ne dépassait pas 300 habitants. Le défunt Mohamed Ould Khayar était un légendaire notable subtil et plaisantin. Sur la partie Ouest du terrain de l’école Khayar surgit un immeuble moderne destiné au projet éducation et formation.
Au lot 20 de l’ilot M et au Nord de l’Ecole Khayar se situait le domicile de l’un des premiers commissaires de police Ba Sileye Bocar. Admis à la retraite depuis quelques années, le fameux commissaire Ba Sileye était un loyal fonctionnaire modeste, juste et honnête. Son ex –domicile actuellement démoli est mitoyen de l’habitation d’un personnage emblématique du monde des affaires de Nouakchott, un homme accompli dans la voie de la vérité, un mortifie dans la voie de Dieu, réputé par sa piété et son dédain de la << vie de ce bas-monde>> précaire et périssable, c’est le sage Mohamed Cheikh Ould Dida, alias <Papa Dida
Mohamed Cheikh a abandonné aux siens la gestion de toute sa fortune laborieusement bien acquise pour se consacrer à ses passions : Prière, lecture du Saint-Coran, visite des pauvres et œuvres de bienfaisance. En face de <
La rue Ethmane est dédiée à la mémoire d’Etmane Ibn Affan (Q. S.D.S.L), l’homme aux deux lumières, le troisième calife de l’Islam qui naquit à Taif l’an 6 après l’événement de l’éléphant vers 576 après J.C.
Homme riche et commerçant généreux, son califat se marqua par une grande prospérité pour la communauté musulmane .Le compagnon du prophète Mohamed, Messager de Dieu (P.B.S.L) fut un homme juste, honnête dans ses choix et dans sa façon de diriger l’Etat. Il propagea l’Islam par l’action des <
Sous son impulsion les musulmans allèrent plus loin en Asie jusqu’à atteindre l’Inde et la Chine et se sont approchés de Constantinople. Le Calife incita les musulmans à propager l’islam dans les contrées occidentales de l’Afrique et ils poussèrent jusqu’à l’Andalousie. Vers le Sud les musulmans atteignirent le Soudan et certaines régions de l’Ethiopie. Il mettra de l’ordre dans l’empire persan. Et continua son œuvre en Arménie, harcela l’empire byzantin.
Sous son règne l’ile de chypre est conquise. Parmi ses grandes réalisations : l’assemblage du Coran, l’agrandissement de la Mosquée Sainte et de la Mosquée de Mohamed (P.B.S.L).
Le monopole de la fonction de gouverneur de la plus grande partie des provinces musulmanes par les proches du Calife fut un subterfuge pour ses détracteurs de s’insurger contre lui. De Kouffa à Bassora et de Bassora à l’Egypte, les délégations se sont succédé auprès d’Ethmane (Q.D.S.L) pour lui demander de révoquer ses proches. Mais en vain. Et ce fut la goutte qui déborda le vase. La marche des insurgés est engagée sur Medine. La maison du Calife est assiégée pendant quarante jours, il est privé d’eau et de provisions. Et la mort d’Ethmane (Q.S.D.S.L) survient le 18 de Dhou Elhija, en l’an 35 de l’hégire soit 655 après J.C. C’était après la prière d’El Alasr. Il était âgé de 82 ans.
A quand la réhabilitation de la rue Ethmane, troisième Calife du prophète l’Islam? Wait and see.
Ahmed Mahmoud Oud Mohamed dit Jemal
Abuhamdi2@hotmail.com