C’était pour la première fois que Baaba Maal foule le sol de Helbiya. Plusieurs personnes venant du Brakna, Gorgol et Guidimakha convergeaient vers Bagodine ce jour là.

La circulation des routes aux environs de la ville étaient complètement bloquées au soir du jeudi premier novembre 2012 lorsque le chanteur sénégalais Baaba Maal a mis le pied juste à l’entrée de la commune de Bagodine saluant les cadres de la ville venus accueillir. La foule était impressionnante.

C’était les 01 et 02 novembre 2012 dans une ambiance sans précédent en présence notamment de Ba Houdou Abdoul et Ba Bocar Soulèye. Ce sont deux frères concurrents en politique depuis belle lurette. A l'occasion de l’invitation de Baaba Maal par la jeunesse de Bagodine, les deux hommes avaient enterré leur hache de guerre hélas pour la réussite seulement de ces deux concerts inédits dans la ville.

Côte à côte, ils ont réservé à Baaba Maal un accueil chaleureux digne d’un chef d’Etat. Le maire de la ville Ba Houdou, l’ancien ministre Ba Bocar Souleye et tous les autres cadres de Bagodine ont accueilli Baaba Maal et le Dande Leñol à l’entrée de la Commune. « Cet accueil n’a été réservé jus-qu’ ici qu’à l’occasion de la visite du Président de la République », a dit Ba Houdou Abdoul, le maire de la commune.

Ba Houdou demande Baaba Maal à chanter pour la santé du Président mauritanien

Dans son mot de bienvenue, Ba Houdou Abdoul a sollicité Baaba Maal à chanter pour un prompt rétablissement au Président de la République Mohamed Oud Abdel Aziz et qu’il revienne très rapidement à la patrie. « Baaba Maal nous savons que votre voix est bénie, c’est pourquoi nous vous demandons de bien vouloir chanter prompt rétablissement au Président de la République Mohamed Oud Abdel Aziz » a-t-il dit. Les applaudissements du public retentissent.

Le chanteur sénégalais sourit. Baaba Maal n’a pas fredonné. Il dit à Ba Houdou Abdoul: « Nous avons tous le même souci. Nous voulons la paix en Mauritanie et dans tous les pays africains. Sans la paix il n’y a pas de développement. Que Dieu bénisse la Mauritanie !».

Auparavant, le maire a tenu à rassurer sa commune de l’évolution de la santé du Président de la République. « Le président de la République Mohamed Oud Abdel Aziz va bien maintenant. Il rentrera bientôt au pays », a-t-il déclaré. L’ancien ministre Ba Bocar Souleye a, quant à lui, dit que sans l’unité nationale il n’y aura point de développement. « La Mauritanie est un pays arabe et africain. Le multiculturalisme a été reconnu dans la constitution nationale.

C’est grâce au Président de la Répubique Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce qu’il a fait en si laps de temps, aucun Président mauritanien ne l’a fait. Donc, souhaitons tous au Président de la République prompt rétablissement et bon retour au pays». Le « satigui » de Helbiya d’ajouter « si les jeunes de Bagodine n’étaient pas unis, Ba Houdou et moi n’allions pas venir assister aux concerts. D’ailleurs, c’est ma première fois d’assister à une soirée musicale. Je défi quiconque qui m’aurait vu à l’Arène de lutte traditionnelle de Nouakchott. Mais à partir d’aujourd’hui, Baaba Maal nous sommes avec vous jusqu’à la mort ». Tonnerre applaudissements.

Après cet échange de discours, Baaba Maal, a beaucoup chantonné les deux leadeurs politiques de Bagodine Ba Houdou et Ba Bocar Soleye. Chaque nom prononcé est accompagné d'applaudissements. La soirée continue. Baaba Maal essaie de développer une musique folklorique tout en y injectant des sonorités plus modernes. Connus réellement par le public quand ils se produisent en février 86 au théâtre Daniel Sorano de Dakar, Baaba Maal et Dande Lenol enchaîne les morceaux et entre deux couplets se met à danser.

Sa présence sur scène est impressionnante. Les foutankés chantent et dansent avec lui. Ba Houdou et Ba Bocar Soulèye, eux, font balancer à chaque fois leurs têtes. Visiblement, ils étaient extrêmement contents. Les deux leadeurs ont contribué financièrement pour la réussite de deux soirées. Baaba Maal était d’ailleurs hébergé chez Ba Bocar Soulèye.

C’est lui qui s’occupait personnellement de la star mondiale. Qui avait dit que la politique et la culture ne riment pas ensemble ?

Mamadou Demba Sy envoyé spécial

Avec Cridem, comme si vous y étiez...