06-11-2012 21:04 - L’arabisation, cette pilule qui lui reste toujours en travers de la gorge

Faut-il condamner ceux qui sont tentés par l’immigration, les mirages lointains de l’Occident ? La réponse est non selon Daouda Kane. Dans un One man show qu’il a présenté le 31 octobre à l’Institut Français de Mauritanie (IFM) et intitulé Ça se saura, le Maître des canulars relance sur les planchers, au-delà de la thématique sur l’immigration, la question de l’arabisation en Mauritanie.
Le fond de ce travail artistique part de la polémique survenue à la suite des déclarations de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf (Premier ministre) et de Cissé Mint Cheikh Ould Boide (Ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports) sur l’arabité de la Mauritanie.
Il a comme personnage principal, Alpha Ba, étudiant. "Comme lui, de nombreux jeunes mauritaniens sont obligés d’immigrer pour tenter de réussir ailleurs. Parce qu’on leur a fermé toutes les portes qui mènent à la réussite sociale", résume Daouda Kane.
"Ces gens-là , je ne les condamne pas. Ces gens-là , ils n’ont pas fuit. On les a poussés à fuir", ajoute le comédien.
Parler de cette situation permet au comédien de ne pas avaler cette pilule de l’arabisation qui lui est prescrite mais qui lui reste en travers de la gorge. "Il y’a des milliers de jeunes mauritaniens qui ont fait toute leur scolarité dans la langue de Molière. Alors, qu’est-ce qu’ils vont devenir, ces personnes-là , si on arabise tout, dans ce pays", s’interroge Daouda Kane.
La constitution de juin 2006 a consacré l’Arabe comme langue officielle de la République Islamique de Mauritanie. Mais, la question de l’arabisation de la Mauritanie continue toujours à diviser les mauritaniens.
Babacar Baye Ndiaye