« …Je souhaite avoir pu ajouter un nouveau pan au tissu culturel national mauritanien, en fournissant au lecteur des informations archivées en des pages de l’histoire du pays et, en particulier, de contrées que les gens ont voulu ignorer pour des raisons objectives et pour d’autres raisons qui le sont bien moins… »

Témoin de la sincère volonté qui fonde ce souhait rapporté dans la préface du livre ‘’Mauritanie : racines et passerelles’’ de son excellence l’ ex ministre et ex ambassadeur , Docteur Mohamed el Mahjoub ould Boye, j’adhère à la pertinente appréciation du préfacier , le doyen Mohamed Said ould Hamody.

Dans l’expression de cette volonté , j’ai retrouvé le sentiment que j’ai éprouvé lors de mon premier contact professionnel avec l’auteur du livre. Secrétaire d’Etat en charge de l’union du Maghreb arabe , je devais assurer la présence mauritanienne , par des multiples voyages en Lybie à qui revient la présidence d’une union dont les membres ne s’entendent que sur ‘’ la lutte contre les criquets’’.

Dans un contexte marqué par la détérioration des relations bilatérales entre la Mauritanie et l’ex grande Jamihiriya , ma mission se limitait au multilatéral ..Une situation inconfortable qui exigeait de ma part , la prudence et la réserve vis –à vis des responsables du pays d’accueil ..

Tout en m’efforçant à faire , à leur égard , preuve de courtoisie diplomatique , je devais gérer le temps mort en les évitant … c’est dans cette épreuve aussi pénible qu’ennuyeuse que j’ai eu la chance de compter sur le précieux concours de l’ambassadeur Mahjoub ould boye lequel arrivait , toujours, par son tact , par sa parfaite maitrise du terrain hostile et par sa profonde connaissance de la mentalité de nos frères libyens , à m’arracher aux griffes de l’encombrant protocole sécuritaire qui m’entoure….

C’était , précisément , dans ces moments d’évasion que j’avais découvert , au milieu de la cité fermée, la genreuse ambiance du salon , éminemment moral et culturel de notre ambassadeur à Tripoli… Chez lui, c’était, toujours, pour moi, l’occasion de plonger dans la mémoire de la patrie..

C’est là où j’ai connu l’humaniste qui a consacré son honorable cursus militant et professionnel aux bonnes actions ..le patriote animé d’un ardent désir de concilier les contradictions nationales au risque d’apparaitre l’arabisant des francophones et le francisant des ‘’arabisants’’ , le nationaliste conservateur à gauche et le gauchisant progressiste , à droite. ..le fondamentaliste, attaché à sa culture authentique et intraitable défenseur de la pluralité culturelle du pays.

Je ne suis pas , donc, surpris de voir que le chercheur qui avait focalisé ses études supérieures sur l’histoire de la résistance nationale en les complétant par une précieuse mémorisation de la littérature du mouvement national démocratique canal historique , s’atteler à dépoussiérer les archives oubliées ou occultées pour faire connaitre au grand public , les aspects inconnus de la résistance culturelle mauritanienne à la colonisation au Guidimagha..

ce livre dont l’auteur a déjà publié ses mémoires sous le titre ‘’souvenirs’’ en se hissant au niveau des idées nationales constructives et en évitant scrupuleusement l’écueil de nos petites misères individuelles ainsi que celui de la misère de l’auto célébration égoïste , est, tout simplement , une étude supérieure au sens académique et moral.

( Commentaire de l’ex-SE, Maghreb Arabe)

Abdel .Kader Ould Mohamed