25-09-2012 05:30 - Septembre 1958 : Rappel Historique.

Septembre 1958 : Rappel Historique.

Les jeunes générations en entendent, peut être quelque peu, parler, alors qu’il s’agit d’une période historique de la colonisation. La constitution du mouvement des Non Alignés, dont j’ai parlé récemment a bousculé la situation mondiale. La conférence de Bandung en 1954 a galvanisé les responsables politiques des colonies sous domination encore.

Les dirigeants des pays indépendants, Soekarno- Gamal Abdel Nasser et Fidel Castro ont accentué leur discours et actions appuyant, ainsi, les colonies pour leur accession à la souveraineté internationale. En France, René Coty vient d’être élu Président de la République et à partir de 1956, une instabilité gouvernementale s’est installée par la pression de l’assemblée nationale, où siègent des Députés Africains. Sidi El Moctar Ndiaye était Député de la Mauritanie.

Entre 1956 et 1957 aucun gouvernement n’a pu dépasser trois mois ; Léon Blum, Pierre Flimlin, Maurice Shuman, Gaston Defferre, maire de Marseille, Gaston Monnerville, Jacques Chaban Delmas et Felix Guillard, qui n’a fait qu’une semaine à la tête du gouvernement.

Il faut rappeler qu’en France, il y’avait un régime parlementaire. Le Président de la république est presque un titre honorifique. Alors avec instabilité politique, tous les grands partis se sont succédé au gouvernement. C’est Gaston Defferre, fin 1956, qui initie la libération des colonies, c’est en raison de son appartenance au parti socialiste soutenu par le parti communiste de Georges Marchais.

Alors le Président de la république française se tourne vers, le Générale de Gaulle, qui avait dirigé le Gouvernement en 1946 après la 2e guerre mondiale, qui était dans sa retraite à Colombey les deux Églises son village Natal. Le Général remplace Guy Mollet et entame, aussitôt, la modification de la constitution Française, qui prévoira l’accession des colonies française à l’Autonomie Interne menant vers l’Indépendance

Cava très vite

En avril 1957 l’Autonomie des colonies entre en vigueur avec la constitution de gouvernements Autonomes, mais présidé par le Gouverneur Français de la colonie. En Mauritanie, c’est Mourragues, gouverneur à ST Louis, qui fait appel à Mr Moktar Ould Daddah, après des consultations très difficiles, pour former un gouvernement.

Le 11 mai 1957 le gouvernement est formé et rendu public avec onze ministres parmi les quels Ahmedou Salem Ould Haiba , Cheikhna Ould Md Laghdaf, Hamoud Ould Ahmed Deyine, Mohamed El Moctar Ould Bah le plus jeune membre du gouvernement. La composition de ce gouvernement fait émigrer plusieurs responsables politiques ; Horma Ould Babana, premier député de la Mauritanie, Dey Ould Sidi Baba, Mohamed El Moctar Ould Oumer et bien d’autres se rendent au Maroc, ou ils sont bien accueillis par le Roi Mohamed V.

Le Maroc et la Tunisie accèdent à l’indépendance en 1956, l’Algérie, par le FLN dirigé par Ahmed Ben Bella avait lancé, le 1er Novembre 1954 la guerre de libération Nationale. Dey Ould Sidi Baba est devenu Président de l’assemblée Nationale Marocaine, Ould Oumer revenu en Mauritanie en 1962 a été assassiné au Ksar sans que, jamais l’État ne mette la lumière sur cet assassinat flagrant. Le Roi du Maroc, Mohamed V commence à revendiquer la Mauritanie, qui dit-il est partie intégrante du Royaume chérifien.

Ses revendications s’arrêteront lorsque la Mauritanie est reconnue par les Nations Unies en octobre 1962. Lorsque De Gaulle arrive au pouvoir à Paris, tout est allé très vite. Il modifie la constitution dans laquelle il prévoit l’accession à l’indépendance des colonies et intitulé la « Communauté » Franco Africaine. Il tente de trouver une solution négociée en Algérie, qui heurte les français en Algérie, c’est ainsi que des Généraux Salan et autres créent l’O S A l’organisation de l’Armée secrète , que le Général de Gaulle a appelé « Quarteron de Généraux »

Le deuxième semestre de 1957 De Gaulle se consacre à la sensibilisation en France, pour rallier les parties et finalement le peuple français, il y a réussi. Alors le premier ministre français, le Général de Gaulle, fonce en Afrique, ou chaque colonie dispose désormais d’un gouvernement. Il commence par Brazzaville, ville historique française. Il tente de persuader les africains à accepter la communauté Franco-Africaine.

Les dirigeants politiques africains réunis à Bamako en mars 1958 sous la bannière du RDA que dirige Félix Houphouët Boigny de cote d’Ivoire, ne trouvent pas un consensus pour cette phase de la décolonisation, se scindent, certains dirigeants créent le parti de la fédération africaine plutôt que d’entrer dans la communauté Franco-africaine. Le PFA est propulsé Modibo Keita (Soudan) Ouzzin coulibaly (haute volta) Ahmed Sekou Toure (Guinée) Hadrami Ould Khattri (Mauritanie).

Le référendum pour adopter la nouvelle constitution française est fixé en Avril 1958, au 28 Septembre 1958. Une effervescence politique secoue l’Afrique. Le Général de Gaulle a répondu ouvertement à Sékou Toure, qui exige l’indépendance de la Guinée, qui répondra « NON » au Referendum. A Dakar après le discours de valdiodjo Ndiaye et les pancartes visibles, De gaulle a dit « je veux dire aux porteurs de Pancartes, que s’ils veulent l’Indépendance, qu’ils la prennent le 28 Septembre.

En Afrique Centrale, il n’y a pas de grands remous, à l’exception d’Ahmedou Ahidjo du Cameroun. Le referendum se passe sans heurts la Guinée, seule, devient Indépendante pour avoir répondu « Non » à prés de 80%. Après cela la communauté franco-africaine est créée et chaque colonie prépare son Indépendance, beaucoup de colonies accèdent à la souveraineté internationale en 1960.

Le Sénégal et le Soudan forment la « fédération du Mali en Avril 1960 qui se disloquera le 20 août 1960, chacun des deux États devient indépendant, le Mali ce sera le 22 Septembre 1960. Septembre 1958 est une période historique de l’Afrique et cette action conjuguée, qui s’est achevé en septembre 1958 a couvert toute l’année 1958. Les jeunes générations ont besoin de le savoir et, je reste à leur disposition pour les détails de cette mémorable année, que nous avons vécue avec l’A.J.M Association de la Jeunesse Mauritanienne créée en Juin 1957 à Rosso.

Le Président

Amadou Moctar Kane
22 62 70 63


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Commentaires (2)

  • hamoud1993 (H) 25/09/2012 11:07 X

    Des erreurs, en nombre, dans ce rappel historique :

    - La conférence de Bandoeng date de 1955 (avril) et non de 1954
    - Léon Blum cité dans la liste des chefs de gouvernement de la IVème République (1956-57) est mort depuis 1950,
    - ''Entre 56 et 57, aucun gouvernement n’a dépassé 3 mois'', c’est le contraire : Guy Mollet a dirigé l’un des plus longs gouvernements de la IVème : 1er février 56-13 juin 57, 16 mois ;
    - Parmi Schumann, Defferre, Monnerville, et Chaban (tous cités), aucun n'a dirigé le gouvernement sous la IVème ;
    - En 56, le PCF n’était pas celui ‘’de G. Marchais’’, mais de Maurice Thorez ;
    - Colombey n’est pas le village natal du Général de Gaulle, qui est né à Lille en 1890 ;
    - Ould Oumer, qui s’appelle Mohamed Fall et non Mohamed El Moctar, n’a pas été assassiné au Ksar (c’est Abdallahi Ould Oubeid), il est mort en prison ;

  • pyranha (H) 25/09/2012 08:55 X

    Mr KANE n'était il pas indispensable de rappeler le nom du 1è et unique noir dans le 1è gouvernement de 1957? ceci pour que les ignorants comprennent que pour créer ce pays l'un de ses principaux artisans fut un noir et un noir qui s'était distingué par un engagement de 1è plan pour la défense de l'intégrité de ce pays au moment où bcp de ses fils fuyaient pour porter allégence et s'agenouillaient sous les pieds de Mohamed V .

    Ce noir était simplement: Amadou Diadié Samba Diom dont l'histoire infalsifiable retiendra qu'il posa la première pour l'édification de Nouakchott en capitale ,et qui assista au premier conseil des minitres tenu sous la tente avc quelques uns de ses compatriotes cités dans votre article (voir archives) qui effectivement est trés util pour les nouvelles générations.