17-01-2012 11:27 - Séance de dédicace à Paris : Afrique espérance (de C. S. B. KAMARA) suscite l’intérêt du public.

La salle du sous-sol des éditions l’Harmattan a paru bien exiguë pour accueillir la foule venue nombreuse à la séance de dédicace d’Afrique espérance, le dernier livre du Pr Kamara.
D’emblée, le Pr Cheikh Saad Bouh Kamara plante le décor en affichant sa préférence pour la moitié pleine de la bouteille en magnifiant le fort taux de scolarisation en Afrique –en particulier celle des filles-, l’apport des NTICs, le rôle de la diaspora et le secteur informel qu’il appelle EPURE (Economie populaire Urbaine et Rurale), terme dit-il qu’il a emprunté à Enda Tiers-Monde.
Conscient des insuffisances du continent, le Pr. a préféré mettre le curseur sur la dynamique qui inverse cette tendance de la vision étriquée et simpliste de l’Afrique. Il fonde son Afro-optimisme sur l’évolution pratique sur le terrain en prenant exemple sur les expériences qui marchent.
Constitué d’un prologue et de dix chapitres sur différentes thématiques, cet essai est le fruit de trente ans d’expérience dans l’enseignement et dans le militantisme pour la promotion et la défense des droits de l’homme.
L’auteur insiste sur l’importance de la justice transitionnelle en Afrique en s’appuyant sur l’expérience mauritanienne (il fait allusion au passif humanitaire). Il invite les décideurs africains à entreprendre une démarche en cinq étapes qui sont le devoir de mémoire (surtout ne pas tourner la page avant de l’avoir lue et bien conservée), le devoir de vérité (experts neutres pour se pencher sur les événements pour en extraire la vérité), le devoir de justice (pas de crimes sans sanctions), le devoir de réparation (qui n’est pas seulement financière ou matérielle mais aussi morale politique et sociétale…) et enfin le devoir réconciliation.
Il met aussi l’accent sur la promotion et la vulgarisation des différentes langues nationales qui sous-tendent la protection des droits culturels et la protection des minorités.
Dans la continuité, la nécessité de traduire l’essai en arabe a été soulignée par l’auditoire et l’auteur.
Les échanges avec le public composé d’anciens étudiants, d’anciens collègues du Rwanda, de la Cote-d’Ivoire et de la Mauritanie ont été fructueux.
Le Pr. Kamara a invité l’assistance, les chercheurs et les auteurs à écrire davantage sur le continent et à apporter une critique sur sa modeste contribution.
Parmi l’auditoire, le Pr Albert Bourgi et l’artiste-peintre et cinéaste mauritanien Mael Ainine O. Néma Cherif.
Diallo Saidou Nourou dit Thierno pour Kassataya